BASILICA DI SAN PIETRO
Plus grande église catholique au monde, la basilique Saint-Pierre est une merveille architecturale monumentale.
La basilique Saint-Pierre est la plus grande église catholique au monde et un important lieu de pèlerinage. On doit son architecture actuelle, reconnaissable entre mille, à des artistes parmi lesquels Michel-Ange qui travailla sur le projet jusqu'à sa mort.
Étapes d'une construction
C’est en 64 après Jésus-Christ que l’apôtre Pierre est mort à Rome, lors des persécutions contre les chrétiens ordonnées par l’empereur Néron sur qui saint Pierre a fait peser la responsabilité de l’incendie de Rome. C’est dans le cirque érigé sur la plaine du Vaticanum, dont la construction avait commencé sous Caligula, qu’eut lieu le supplice de Pierre dont on dit qu’il demanda à être crucifié la tête en bas, par respect pour le Christ. À la suite de l’amplification des persécutions chrétiennes qui durèrent trois ans, une nécropole s’y développa. C’est donc in situ, non loin du lieu de son martyre, que Pierre fut inhumé. Très vite, une tradition populaire se créa autour du site qui devint un lieu de pèlerinage. Lorsque l’empereur Constantin remporte la victoire du pont Milvius, en 312, il l’attribue au signe de la croix et, par l’édit de Milan de 313, il autorise le culte chrétien et l’édification de lieux de culte.
Constantin veut rendre hommage au prince des apôtres et fait construire la première basilique, autour d’un trophée que les archéologues du XXe siècle nommeront « de Gaïus ». En effet, ce prêtre du IIIe siècle avait affirmé que les trophées de Pierre et de Paul se trouvaient à Rome, au Vatican.
La première basilique, commencée en 324, sera consacrée en 326 mais terminée en 350, sous le règne de Constant Ier. Cette basilique antique a accueilli tous les pèlerins qui sont venus à Rome jusqu’au XVe siècle. En l’an 800, à Noël, Charlemagne y reçut du pape Léon III sa couronne du Saint Empire romain. C’est Jules II (pape de 1503 à 1513) qui préfère le projet de Bramante, qui prévoit un bâtiment en forme de croix grecque. L’architecte va alors démolir le transept de l’ancienne basilique et, dans son élan, détruire bon nombre de ses vestiges. Jules II et Bramante meurent à une année d’intervalle et les travaux sont arrêtés. Seuls les piliers centraux et les arcs de la coupole sont construits. Paul III (pape de 1534 à 1549) décide de relancer les travaux arrêtés depuis neuf ans, car il ne peut plus supporter l’état de délabrement de la basilique. Le pape fait alors appel à Michel-Ange en 1546. Lui aussi revient au plan de Bramante en forme de croix grecque dont il épure le style. C’est grâce au génie et à la puissance de Michel-Ange que la construction de la basilique est enfin véritablement relancée. Avant sa mort, l’artiste confectionne une maquette qui doit permettre à son successeur de suivre les plans qu’il a imaginés pour la coupole ; en effet, il n’aura le temps de construire que les colonnes et le tambour. C’est son successeur Giacomo Della Porta qui poursuivra son œuvre. Urbain VIII (pape de 1623 à 1644) charge Gian Lorenzo Bernini, dit le Bernin, de la finition des lieux, ce qui permettra au pape de consacrer la basilique le 18 novembre 1626. Le Bernin va aussi aménager la place qui mène à la basilique. C’est sur l’ordre de Mussolini que l’avenue de la Conciliation a été percée vers le Tibre, en 1950 seulement, donnant à l’ensemble cette perspective unique.
La place Saint-Pierre
La place circulaire est entourée de deux colonnades en demi-cercle composées de 284 colonnes et de 88 pilastres en pierre de travertin. Les deux colonnades se continuent par deux bras couverts qui les relient à la basilique. La balustrade de la colonnade est ornée de 140 statues de saints réalisées par des sculpteurs élèves du Bernin. Toutes mesurent 3,20 mètres de hauteur. Les armes pontificales de la colonnade sont celles d’Alexandre VII (pape de 1655 à 1667).
Au centre de la place, se dresse l’obélisque de 25,31 mètres que l’empereur Caligula a fait venir d’Égypte en l’an 40. En 1589, le pape place à son sommet une boule contenant des reliques de la Vraie Croix.
Le parvis de la basilique est situé en haut de la place et l’on y accède par des escaliers commandés par Paul V. Il est encadré de deux statues monumentales, au sud saint Pierre, au nord saint Paul. Plus tardives, elles ont été commandées par Grégoire XVI pour la cour de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. La statue du prince des apôtres est une réalisation de Giuseppe de Fabris ; Pierre tient dans sa main les clés remises par le Christ. La statue de saint Paul a été réalisée par Adamo Tadolini ; le saint tient dans sa main l’épée par laquelle il est mort.
La façade et le narthex
La façade
La façade ne donne pas l’effet que Michel-Ange avait imaginé sur ses dessins. En effet, en modifiant la nef et en y ajoutant les quatre arches que l’on connaît, Maderno a éloigné la coupole de la façade et du même coup a fait disparaître son tambour du champ visuel..
Le deuxième niveau de la façade est percé de sept fenêtres. La fenêtre centrale, appelée loggia, est l’une des deux fenêtres les plus célèbres de la Cité du Vatican avec celle du bureau du pape, au troisième étage du palais apostolique. C’est de cette loggia que le Saint-Père s’exprime urbi et orbi, « à la ville et au monde », et qu’il donne sa bénédiction apostolique.
Le narthex
Le narthex est une survivance architecturale des basiliques romaines antiques, à une époque où catéchumènes et apostats ne pouvaient pas entrer dans l’église, mais pouvaient toutefois en entendre les cérémonies et prêches dans ce lieu extérieur et néanmoins couvert, situé entre la cour et la nef.
La porte centrale est appelée « Filatère », du nom de son sculpteur. Construite au XVe siècle, elle appartient à l’ancienne basilique bien que de conception tardive dans l’histoire de celle-ci. On ne l’ouvre que lors des grandes fêtes.
La porte à l’extrême droite est la « porte sainte ». On ne l’ouvre que lors des années saintes, soit tous les vingt-cinq ans, ou à l’occasion d’événements spéciaux décidés par le pape. C’est un don des catholiques suisses fait au Vatican en 1949. On doit la lire de gauche à droite, de haut en bas. On commence par le péché originel, en passant par la mort du Christ, l’apparition du Christ ressuscité, et l’on termine par l’ouverture de la porte sainte.
Parcours de la basilique
La nef centrale
La voûte, d’une épaisseur de 3 mètres et qui culmine à 45,50 mètres, est le résultat de la conjugaison de trois génies de l’architecture. Michel-Ange est l’instigateur qui réalise les plans d’un sanctuaire aux lignes pures et qui commence par construire le cœur de l’édifice, les colonnes qui soutiennent la coupole. Maderno est celui qui étend la nef à quatre arches pour en faire un vaisseau de 98 mètres de longueur. Le Bernin est celui qui donne son éclat final à l’ensemble.
L’effet de lumière est produit par la grande fenêtre qui domine les trois portes donnant accès à la nef centrale et par quatre fenêtres latérales situées au-dessus des quatre arches. En passant la porte Filatère, on remarque un rond de porphyre, qui provient de la basilique antique et sur lequel vingt-trois rois ont été couronnés, dont le premier Charlemagne, en 800.
La nef centrale se termine par la statue en bronze de saint Pierre, attribuée à Arnolfo di Cambio, qui l’aurait moulée au XIIIe siècle. La statue représente Pierre, en position assise. Il est habillé du pallium philosophique, tient les clés dans sa main gauche et donne une bénédiction de sa main droite.
Il est assis sur un trône de marbre et placé devant une mosaïque qui reproduit un brocart aux insignes héraldiques des papes, le tout datant du XIXe siècle.
La statue est l’objet d’une vénération populaire réelle et des foules innombrables viennent pour toucher ses pieds, qui, polis par l’usure, ont déjà été remplacés.
L'autel et la Confession de saint Pierre
Le cœur de la basilique Saint-Pierre est la Confession. Il ne s’agit pas là d’un confessionnal, comme le mot pourrait le laisser entendre, mais du tombeau de Pierre qui, mort en martyr du Christ, a confessé, affirmé sa foi par le sacrifice de sa vie. Si l’on sait au XVIe siècle, de tradition, que la tombe de l’apôtre est sous la basilique, on ne sait pas exactement où, mais l’emplacement de l’autel de la basilique antique est considéré comme devant être une indication. C’est donc autour de cet autel que Bramante et Michel-Ange décident d’élever le centre de la nouvelle basilique.
C’est Maderno qui aménage la grotte de la Confession. Sa partie primordiale est la niche, qui contient une mosaïque du IXe siècle provenant de la précédente basilique. C’est ici que sont placés les pallii, ces écharpes de laine remises aux métropolitains de l’Église et qui, en raison de la proximité de la tombe de saint Pierre, deviennent elles-mêmes des reliques.
La Confession est un superbe ensemble de marbres éclairé par 89 flammèches qui brûlent constamment. La Confession communique avec la crypte des papes, et celle-ci avec la nécropole pétrinienne.
Le Bernin n’est pas seulement connu pour ses colonnes extérieures qui donnent à la place son aspect si accueillant, mais aussi pour le baldaquin qu’il a construit au-dessus de l’autel de la basilique. Cet autel vient du forum de Nerva ; il contient, enchâssé, l’autel de la précédente basilique de Calixte II.
Le baldaquin est entièrement fait de bronze doré et, malgré sa taille imposante de 28 mètres de hauteur, il semble aérien. C’est le résultat de deux effets conjoints. D’une part, le Bernin a dessiné quatre colonnes cannelées qui en allègent le style, et d’autre part leur vis entraîne l’œil vers le sommet, créant ainsi une aspiration.
La coupole qui surmonte l’autel et la Confession est l’œuvre de Michel-Ange, qui construisit personnellement les piliers à la suite de Bramante et en acheva le tambour. Elle s’élève à 116 mètres. Sur l’entablement est inscrite la phrase fondatrice : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église et [… ] je te donnerai les clés du royaume des cieux » (Matthieu 16, 18-19). Aux quatre angles des piliers sont placées les statues de saint Longin, de sainte Hélène, de sainte Véronique et de saint André. Elles sont surmontées de quatre loges, que le Bernin a enrichi de huit colonnes qui entouraient la Confession dans la basilique antique.
Au-dessus, à la rencontre des voûtes qu’on appelle pendentifs, sont représentés les quatre évangélistes sur des mosaïques. Les seize nervures de la coupole sont consacrées à la Passion du Christ ; on voit d’abord les seize papes enterrés dans la basilique, au-dessus le Christ avec la Vierge Marie, saint Joseph, saint Jean-Baptiste et les douze apôtres puis, encore au-dessus, des anges de différents ordres. Au centre, se trouve représenté Dieu entouré d’anges.
La chaire de saint Pierre
Parmi les chefs-d’œuvre que le Bernin a multipliés dans la basilique, la chapelle de l’abside est un élément d’une rare beauté. Elle est l’écrin fameux de la chaire de saint Pierre. En 1656, Alexandre VII demande à l’architecte de réaliser un monument magnifiant le siège apostolique de Pierre, dont les papes sont les successeurs. Le Bernin va alors composer un nouvel ensemble en bronze et bronze doré, que l’on peut admirer derrière l’autel de la Confession.
Le dossier du siège de Pierre est une autre version de la scène appelée « Pais mes brebis », où l’on voit le Christ en présence d’un Pierre plus jeune, au milieu de moutons. La chaire elle-même est soutenue par quatre docteurs de l’Église, saint Ambroise avec une mitre et saint Athanase à gauche, saint Augustin avec une mitre et saint Jean Chrysostome à droite.
La chaire est entourée d’une gloire majestueuse dont le centre de feu est un vitrail de couleur dorée portant en son sein la colombe de l’Esprit saint. La gloire de lumière est entourée de nuées chargées d’angelots joufflus et callipyges en stuc, et les rais de lumière jaillissent vers le sommet de l’abside sous la forme d’une sculpture en bronze doré. L’entablement de l’abside déclame à la fois en latin et en grec : « Ô pasteur de l’Église, tu fais paître les agneaux et les brebis du Christ. »
La nef droite, le promenoir de Michel-Ange et le bras droit du transept
La Pietà est exposée dans la chapelle de droite. C’est la troisième sculpture que Michel-Ange a réalisée par lui-même, à l’âge de 23 ans, sur commande de l’abbé de Saint-Denis, ambassadeur du roi de France auprès du pape en 1498, qui la destinait à l’église Sainte-Pétronille du Vatican.
Le jeune artiste a représenté la Vierge Marie sous les traits d’une femme guère plus âgée que le Christ, son fils, qu’elle porte, mort, dans ses bras. Elle est assise et Jésus repose sur ses jambes, son linceul se mêlant au drapé de la tunique de Marie. Le Christ semble léger à Marie ; Michel-Ange a voulu montrer que la Vierge avait surmonté la peine de la mort de son fils. Le geste de la main gauche de la Vierge est touchant : elle la laisse ouverte pour montrer son consentement à la volonté de Dieu. Ce geste fait écho, avec la position légèrement inclinée vers l’avant de la tête de Marie, aux représentations de l’Annonciation, où la Mère de Dieu accueille déjà sa vocation. Son visage reflète la sérénité de la foi, sans laquelle il se mouillerait de larmes. Marie semble forte, mais sans la conviction que son fils est bien ressuscité, ses bras lâcheraient et le Christ tomberait à terre. La main droite de Marie tient pourtant fermement le corps de Jésus. C’est une sculpture exceptionnelle, au travers de laquelle l'artiste souhaitait magnifier la foi. L’artiste a signé son œuvre sur la ceinture de la Vierge.
Le deuxième arc héberge, à gauche, le monument funéraire d’Innocent XII par Filippo della Valle, entouré de la Charité et de la Justice. À droite, on peut admirer le monument funéraire de la comtesse Mathilde de Canossa par le Bernin. Le pape Urbain VIII a voulu rendre hommage à cette femme qui avait réussi à faire plier l’empereur Henri IV et demandé la levée de son excommunication au pape.
La chapelle latérale est celle du Saint-Sacrement. Sa grille est un travail de Francesco Borromini et les stucs ont été dessinés par Giovan Battista Ricci. L’autel est également une composition du Bernin ; il est surmonté d’un majestueux tabernacle dont la forme est un hommage à Bramante.
On entre dans la basilique telle que Michel-Ange, après Bramante, l’avait imaginée : une croix grecque avec, en son centre, la Confession, entourée de quatre piliers monumentaux que contourne entièrement un promenoir carré. Ce promenoir droit donne accès au bras droit du transept et se poursuit au-delà. La première travée du promenoir abrite l’autel de saint Jérôme et l’urne de Jean XXIII. Le corps de l’autel contient le corps du défunt pape.
La nef gauche, le promenoir de Michel-Ange et le bras gauche du transept
On peut, quand elle est ouverte, passer du narthex à la première travée de gauche par la porte de la Mort. Cette travée est surmontée d’une coupole ovale dont le thème est le baptême.
On accède ensuite à la chapelle du baptistère. Au fond, Carlo Fontana a réemployé une grande vasque en porphyre antique qu’il a transformée en fonts baptismaux. Au-dessus de ces fonts se trouve une mosaïque représentant le baptême de Jésus. À gauche et à droite se trouvent deux mosaïques, l’une représentant saint Pierre baptisant saint Procès et saint Martinien, l’autre saint Pierre baptisant le centurion Cornelius.
Le deuxième arc abrite, à droite, le monument funéraire d’Innocent VIII provenant de l’ancienne basilique. C’est à Antonio del Pollaiolo que l’on doit ce monument de bronze doré incrusté dans le pilier. On voit le pape à la fois assis sur son trône, tiare sur la tête, et gisant sur son lit de mort. Il est entouré des quatre vertus cardinales et des trois vertus théologales.
La chapelle du chœur constitue le pendant de la chapelle du Saint-Sacrement située dans la nef droite. Elle accueille le clergé de la basilique. Elle contient aussi des éléments des corps de saint François d’Assise et de saint Antoine de Padoue. C’est le Bernin qui a dessiné les stalles du chœur et les chantres se placent dans les quatre tribunes qui entourent les deux buffets d’orgue. La voûte est une combinaison de dessins de della Porta et de stucs de Ricci.
On arrive ensuite au bras gauche du transept. L’autel du centre est dédié à saint Joseph. Il était à l’origine dédié aux saints Simon et Jude, dont les reliques sont conservées dans l’autel, mais Jean XXIII, dont le prénom de baptême était Joseph, avait tendance à donner au père adoptif de Jésus une place que l’Église ne lui avait pas encore accordée.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Avis des membres sur BASILICA DI SAN PIETRO
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
¾ d’heure d’attente en plein soleil pour enfin rentrer et découvrir l’intérieur de la basilique.
C’est tout simplement grandiose et magnifique. Vos yeux se dirigent partout et on est vraiment ébahi par les sculptures, les peintures, l’architecture etc. Terminer par les extérieurs, c’est aussi très impressionnant. Ne pas oublier l’appareil photos. ..
Une mention spéciale pour la chapelle de St Jean Paul II.
Il est possible de visiter les sous sols de la basilique (payant, s'inscrire auprès du bureau des fouilles), pour découvrir l'endroit qui serait la tombe de Saint Pierre. Nous le recommandons, petit groupe et guide francophone.
Nous avons aussi payé pour monter dans la coupole. Nous n'avons pas pris l'ascenseur, ça se fait bien. Très belle vue là haut.