BASILICA DI SAN CLEMENTE

San Clemente est l’un des monuments les plus représentatifs de l’époque paléochrétienne et médiévale à Rome. L’ensemble est complexe, puisqu’il comporte trois niveaux, qui donnent une idée de l’élévation du niveau du sol au cours de l’histoire.

Le niveau inférieur est celui d’une habitation datant de l’époque républicaine, où fut installé, au III^e siècle, un temple de Mithra, remplacé ensuite par un culte chrétien, probablement clandestin. Sur cette base, on construisit au IV^e siècle une basilique dédiée au pape Clément (88-97 apr. J.-C.), le quatrième successeur de saint Pierre. Ravagée comme tous les environs par les Normands de Robert Guiscard en 1084, elle fut reconstruite au XII^e siècle, les ruines fournissant ses fondations. Masolino Da Panicale, au XV^e, ajouta une décoration à fresque dans la chapelle de Sainte-Catherine. Au XVIII^e, Carlo Fontana y apporta un décor assez malheureux, mais dont on peut se soustraire sans trop de peine, tant sont impressionnantes les merveilles des siècles précédents. L’entrée se faisait, comme dans la plupart des basiliques, par un atrium qui subsiste, mais que l’on n’utilise plus. L’église supérieure est une basilique à trois nefs, séparée par des colonnes antiques. Elle a conservé tous les éléments classiques des basiliques anciennes : la schola cantorum, le presbyterium derrière l’arc triomphal et l’abside avec le siège épiscopal.

Le pavement et la décoration du mobilier de marbre sont l’œuvre des Cosmates. Mais les mosaïques de l’arc triomphal et de l’abside dominent toute la scène. Elles sont du XII^e siècle. Celles de l’arc triomphal restent assez classiquement byzantines, celles de l’abside, en revanche, ont quelque chose de la liberté des mosaïques romaines dans la végétation et la faune. L’agneau pascal est entouré de douze agneaux représentant les douze apôtres ; vous remarquerez, de part et d’autre, Jérusalem et Bethléem, l’Ancien et le Nouveau Testament.

Chapelle Sainte Catherine d'Alexandrie. Avant de quitter l’église supérieure, allez voir la chapelle de Sainte-Catherine d’Alexandrie. Ses fresques sont l’œuvre de Masolino Da Panicale, le maître et compagnon de Masaccio. Elles datent de 1429. L’église inférieure, qui n’a été découverte que vers 1860, était un peu plus grande que la basilique actuelle. D’importants vestiges de fresques de l’époque carolingienne y sont bien conservés. Dans la nef centrale, les Noces de Cana et une Crucifixion. Dans celle de droite, une Madone. Dans ce qui était le narthex, le Miracle de saint Clément et la Légende de saint Alexis sont plus récents (XII^e).