La nécessité de mobilités douces
Rome donne l'impression d'être une ville aérée : le fait qu'il n'y ait quasiment aucun gratte-ciel y contribue, de même, la périphérie n'est pas bardée d'immeubles comme dans d'autres capitales européennes, mais offre de jolis paysages de campagne. La ville a également mis en place un péage urbain dès 2001. Seuls les véhicules qui s'acquittent d'un abonnement peuvent circuler dans le centre-ville. L'entrée dans la zone concernée est indiquée par des panneaux portant la mention « Zona a Traffico Limitato ». Le contrôle est effectué par des caméras qui lisent les plaques d’immatriculation. La qualité de l'air de la capitale reste toutefois problématique pour la santé des habitants, mais aussi celle des bâtiments historiques. Il faut dire qu'il n'est pas toujours facile de se passer d'une voiture à Rome. Les transports en commun ne sont pas très efficaces : les bus, tramways et métros sont vétustes, peu ponctuels et pas assez nombreux. Il y a 240 kilomètres de pistes cyclables, dont la moitié dans des parcs. C'est trop peu pour une ville de cette taille. Entre les pavés, la circulation automobile et les reliefs de la ville aux sept collines, circuler à vélo n'est pas forcément recommandé. Rome est d'ailleurs l'une des rares métropoles européennes à ne pas proposer de vélos en libre-service.
Le problème des poubelles
Depuis la fermeture du plus grand site d’enfouissement d’Europe, Malagrotta, au sud-ouest de la ville, en 2013, la gestion des déchets à Rome fait l'objet de problèmes récurrents. Régulièrement, les sacs d'ordures s'amassent dans la ville, sans être ramassés, car les centres de recyclage sont saturés. La région Latium et la municipalité se renvoient la balle, et tout le monde soupçonne la mafia de ne pas être étrangère à ces soucis-là... On note toutefois une expérimentation originale démarrée à l'été 2019. Dans trois stations de métro de la ville, Cipro sur la ligne A, Piramide sur la ligne B et San Giovanni sur la ligne C, les habitants peuvent venir déposer des bouteilles en plastique dans une borne automatique. En l'échange, ils obtiennent des crédits permettant d'acheter des tickets de métro. Il faut 30 bouteilles pour acheter un ticket. Gadget ? L'avenir le dira...
Une biodiversité bien présente
Malgré ses difficultés de gestion, Rome offre une biodiversité riche, que l'on doit à son climat et ses nombreux espaces verts. 1 000 espèces végétales, 5 000 espèces d’insectes et 150 vertébrés y ont été dénombrés. L'organisme en charge de la gestion des espaces naturels de la commune, Roma Natura, s'occupe de plus de 16 000 hectares de nature protégée, y compris la réserve marine de Secche di Tor Paterno. Entre les incontournables musées de la Villa Borghese, levez la tête et admirez les pins parasols et chênes centenaires, témoins eux aussi du temps qui passe. De l'autre côté du Tibre, en contrebas de la colline du Janicule, le Jardin botanique du Trastevere, avec ses palmiers, roseraies et bambous, ravira les fans de plantes. Le plus grand parc est la Villa Doria Pamphilj, avec 180 hectares de pinède, de jardins, et de champs. On aime beaucoup aussi le Parc Savello, dit « Parc des Orangers », sur la colline de l'Aventin, qui doit son nom à ses nombreux arbres fruitiers, et qui offre une vue imprenable sur la ville.
Par ailleurs, depuis le début des années 2010, Rome a vu fleurir des jardins et potagers partagés, entretenus par des citoyens. L'association Zappata Romana, qui fait leur promotion et favorise les échanges entre jardiniers, en répertorie plus de 150 sur son site (www.zappataromana.net/mappa).
Rome, ami des chats
Les 186 hectares de zones archéologiques sont aussi des refuges pour la faune et la flore. Des plantes vivaces se développent dans les interstices des ruines. De nombreux lézards filent entre les murs d'antan, le plus souvent ce sont d'ailleurs des lézards des ruines, aussi appelés lézards siciliens. Les autres grands habitants des vestiges romains sont les chats. Ils sont protégés par un décret depuis 2001, au titre de patrimoine bio-culturel. La ville en compterait plus de 300 000. Ils sont nourris et soignés par des bienfaiteurs volontaires, qu'on appelle ici grattares. Ils aiment particulièrement se prélasser sur les murs chauds du Largo di Torre Argentina et sur les tombes du cimetière protestant, dans le quartier du Testaccio. Pour ceux qui sont particulièrement fans des chats, sachez qu'au café Romeow Cat Bistrot (métro Piramide) vous pouvez déguster des pâtisseries véganes en caressant ces petites bêtes mignonnes.
Une périphérie à explorer
Pour profiter d'une atmosphère encore plus verte, il faut s'éloigner du centre historique. À moins d'une heure de transport en commun, le Parc régional de l'Appia Antica abrite des catacombes, temples et anciens vestiges au milieu d'un véritable paysage de campagne. Entre les champs de blé et les allées d'oliviers à perte de vue, vous risquez fort de croiser quelques vaches et moutons.
Contrairement à d'autres grandes capitales européennes, la périphérie de Rome comprend de vastes zones non-construites, qui méritent qu'on s'y arrête. À 20 kilomètres au sud de la ville se trouvent les Castelli Romani, une quinzaine de villages pittoresques entourés de forêts, et deux lacs, le lac Albano et le lac Nemi. Le long de la côte tyrrhénienne se trouve le Parc national du Circé. Ce parc a été créé en 1934. Le Circé est un promontoire dominant la mer à 534 mètres d'altitude. Dunes et plages de sable alternent dans ce lieu protégé par l'Union européenne. Au nord, le mont Soracte, de 691 mètres d'altitude, est la montagne la plus haute de la vallée du Tibre. Il fait partie de la réserve naturelle du même nom, qui s'étend sur 410 hectares. Enfin, le Parc régional de Veio se trouve entre la via Flaminia et la via Cassia et était autrefois habité par les Étrusques.