Centro, Lapa et Santa Teresa
Centro. Au cœur de la baie de Guanabara, le Centro est le quartier historique de la ville, où se situent les principaux édifices municipaux et culturels (cathédrale, Théâtre municipal, Palais Tiradentes, Musée des Beaux-Arts, Arco de Teles…). C’est aussi le centre d’affaires de la métropole avec ses multiples gratte-ciel, mais également ses magasins et ses marchés comme celui d’Uruguaiana. Aujourd’hui, le centre-ville rassemble plus de 50 % de l’activité économique de Rio. Plusieurs rues du Centro sont intéressantes : les rues animées de l’Ouvidor, d’Uruguaiana, de Buenos Aires et de Senhor dos Passos, délimitant le quartier commerçant du Saara. Dans la rue Carioca, datant du début du XXe siècle, on trouve un éditeur de musique, des magasins d’instruments, des librairies de livres d’occasion et un vieux cinéma, le tout le long de façades coloniales décharnées. La balade à pied est indispensable ! Les rues sont souvent étroites, la foule y est dense, mais c’est au milieu de ce dédale que vous vous imprégnerez du quotidien des Cariocas, celui du monde du travail. On n’oubliera pas la confeitaria Colombo.
Vide le week-end et le soir, et donc potentiellement dangereux, les promenades sont alors à proscrire dans le Centro. Le Rio nocturne de Lapa et le Rio bohème de Santa Teresa, en revanche, sont quant à eux très animés le soir et assez sûrs... si on reste au cœur des zones animées.
Lapa a une place particulière à Rio, et surtout dans les nuits cariocas. Ce quartier très populaire, à proximité des arches éponymes, contient encore un peu de l'âme du Rio d'antan. Les soirées des fins de semaine y sont forcément animées car les clubs du quartier, comme le Scenarium, le Carioca da Gema ou le Democratico, passent d'excellents groupes de samba dont la renommée dépasse quelquefois les frontières. En respectant les consignes de sécurité, Lapa est synonyme de soirée réussie.
Santa Teresa, c’est le Montmartre carioca, à l’esprit de bohème solidement arrimé sur ses pavés usés, et beaucoup plus libre et moins touristique que notre Montmartre. Les belles demeures bourgeoises attestent du passé glorieux du quartier. Santa Teresa est en pleine renaissance et est redevenu un lieu incontournable pour les locaux et les touristes. Les bobos se réapproprient le quartier qui se pare de l’allure d’un improbable manteau d’Arlequin grâce à des fresques de street art sur les murs délabrés de magnifiques maisons coloniales. Des bourgeois plus ou moins bohèmes, des artistes, un petit peuple affairé et laborieux s’y côtoie en un mélange que seul Rio sait proposer. Tout semble dès lors prendre une dimension artistique. Le bondinho, tramway local, réhabilité depuis 2015 en partie, gravit péniblement la colline durant la semaine comme au bon vieux temps. En haut de la butte, la montée jusqu’au Largo de Guimarães offre une vue sur le centre historique, le quartier d’affaires de la ville et toute la Zona Norte jusqu’au stade Maracanã, tandis que le Parc des Ruines (Parque das Ruinas), jouxtant le beau musée Chacara do Ceú, offre une magnifique vue sur la baie de Guanabará et le Pain de Sucre plus au sud.
Zona Norte. C’est la plus étendue de la ville, du nord du Centro et les quartiers traditionnels de São Cristóvão ou Tijuca jusqu’aux limites de la métropole. C’est le Rio déshérité et populaire, que l’on traverse en se rendant à l’aéroport international ou dans la forêt de Tijuca et son parc national, à plus de 700 mètres d’altitude. Hormis pour visiter l’espace culturel Luis Gonzaga ou le stade Maracanã, les touristes s’y rendent peu.
Zona Sul, côté mer
On y trouve les quartiers les plus connus, et les plus huppés de Rio de Janeiro : Copacabana, Ipanema, Leme, Leblon, Urca, Flamengo, Botafogo et Glória.
Flamengo, Botafogo et Urca n’ont pas le prestige d'Ipanema. Ils offrent pourtant une vision idyllique sur le Pão de Açucar et la baie de Guanabara. Le grand parc de Flamengo, construit sur l’Aterro (terre-plein) en bord de mer dans les années 1950, est très agréable pour les promenades ou les joggings matinaux. Les innombrables terrains de foot, coincés entre les grandes avenues, sont le théâtre permanent de matches. Les plages de Flamengo et de Botafogo sont également superbes, mais malheureusement les eaux y sont très polluées. Ces deux quartiers, sûrs, sont pourtant d’excellentes options pour les séjours à Rio : bien situés entre le Centro historique et les plages de la Zona Sul, et moins onéreux que les hôtels des chics Copacabana, Ipanema ou Leblon. Enfin, last but not least, Flamengo est devenu un des quartiers les plus branchés la nuit. La place São Salvador est son image, festive, tolérante, progressiste !
Gloria fait la jonction entre le Centro et la Zona Sul. Le quartier tire son nom de la petite église baroque qui le surplombe. Moins connu que ses voisins, c'est pourtant là que l'on trouve d'importants sites et monuments de la ville (Parque do Flamengo, Musée d'Art Moderne, l'immeuble Manchete). De beaux bâtiments Art déco et le yacht-club complètent l'offre d'un quartier agréable à connaître.
Copacabana est sans doute la plage la plus connue de Rio. Les riches bourgeois y avaient une maison de plage ! Avec la densification de Copacabana, Rio change complètement de visage, devient une capitale en bord de mer. La construction du Copacabana Palace et du front de mer dans les années 1920 contribue à forger l’image et l’identité de Rio dans le monde. La mode des bains de mer va définitivement consacrer la notoriété de la ville. Aujourd’hui, un peu abandonné par les jeunes Cariocas, le quartier n’en reste pas moins le lieu magique et cosmopolite par excellence, mais beaucoup plus populaire que le huppé quartier d’Ipanema. Copacabana vit au rythme des bus bondés, des emplettes et des employés, des touristes et des promeneurs. D’aucuns regretteront le Copacabana des années 1960, moins dense et moins défiguré qu’aujourd’hui par des immeubles pas toujours esthétiques, mais ce quartier continue de véhiculer une certaine magie intemporelle. Le week-end, la plage se peuple de milliers de Cariocas, le spectacle des tangas (les maillots très échancrés) commence dans une ambiance bon enfant et se finit le soir aux terrasses de nombreux botequims installés sur la mythique Avenida Atlântica. Le dimanche, on ferme l’avenue aux automobiles tout comme à Ipanema, et on y trouve un intéressant marché touristique où vous trouverez tee-shirts, paréos, maillots de bain parmi les moins chers de la ville. Attention aux avenues désertes le soir et éloignées de la plage... La crise les a rendues peu sûres !
Leme. La baie mythique de Copacabana court sur près de 4 km, et se termine avec le quartier et la plage de Leme vers le Pain de Sucre. Plus tranquille, Leme vit au rythme de ses nombreux marchés de rues et recèle plusieurs très bonnes adresses de restaurants. La plage y est très étendue et agréable, coiffée au final par le morro du fort de Leme qui surplombe le quartier.
Ipanema, Leblon, sont les quartiers hype de la capitale fluminense. Dans les années 1950, la densification de Copacabana a déplacé le Rio « chic » sur les plages d’Ipanema puis de Leblon. Le quartier ne fait que 2 km de long sur 500 m de large, mais il réunit dans cet espace restreint la population huppée, artistique (mais haut de gamme) et les touristes de passage. C’est ici que vous trouverez le plus de boutiques, de restaurants et de bars sympas de toute la Zona Sul. Le quartier est définitivement plus jeune que Copacabana et Leblon, un véritable QG de la jeunesse dorée carioca. Leblon s’impose dans les années 1970 comme l’extension d’Ipanema, mais sans aucun glamour. Aujourd’hui, c’est une zone résidentielle très agréable à vivre, avec des restaurants, mais sans rien à visiter.
Zona Sul, côté vert
Cette zone regroupe les quartiers aux profils très différents de Catete, Laranjeiras, Cosme Velho, Lagoa, Jardim Botanico et Gavea.
Lagoa et Jardim Botânico. Lagoa se situe de l’autre côté du quartier d’Ipanema et de Leblon, vers la montagne, le Corcovado qui surplombe Rio et se reflète dans la Lagoa Rodrigo de Freitas. Les grands immeubles et les voies rapides qui la bordent ne parviennent pas à rompre son aspect tranquille et reposant, mais elle est régulièrement polluée par les égouts qui s’y déversent. Coincé entre la lagune et la montagne des Dois Irmãos, le Jardim Botânico doit son développement à l’empereur Don Joao VI en 1808 ici même. Il est bordé par le terrain du Jockey Club. Le quartier regorge de petites rues escarpées, discrètes, serpentant le long de la montagne du Corcovado, enserré entre la Lagoa et le début de la forêt de Tijuca où se cachent quelques demeures paradisiaques. On compte aussi autour de la lagune l’immanquable et immense parque Lage, au pied du Corcovado. De nombreux ateliers d’artistes qui se trouvent ici ouvrent leurs portes le temps d’un week-end en juin.
Laranjeiras et Cosme Velho sont des petits quartiers moins fréquentés, car seulement résidentiels, mais pleins de charme et surtout très calmes, qui peuvent apparaître comme des lieux agréables de séjour pour ceux qui cherchent des guest-houses. Larenjeiras est situé au-dessus de Catete et Flamengo, tandis que Cosmo Velho est situé au-dessus de Laranjeiras, au pied de la forêt de Tijuca et du Christ rédempteur.
Catete s’est fortement développé à la fin du siècle dernier, devenant un des premiers quartiers résidentiels de la classe aisée de la ville. La création du palais des présidents de la République (aujourd’hui Museu da República), rua do Catete, donna une impulsion très forte à toute cette zone et initia le long processus de développement vers la Zona Sul. Aujourd’hui, ce quartier peu touristique garde un charme désuet avec de nombreux bâtiments anciens préservés au milieu de la forêt de buildings. On y trouve également des hôtels corrects et meilleur marché que dans la Zona Sul.
Zona Oeste
C’est une zone essentiellement résidentielle composée de deux quartiers, São Conrado et Barra de Tijucà.
São Conrado. Ce quartier est situé entre la Zona Sul et la Zona Oeste, bordé par une belle plage camouflée entre deux morros (derrière les Dois Irmaõs qui dominent la plage d’Ipanema). Il se caractérise, comme Barra da Tijuca, par de grands buildings en front de mer. Agréable à vivre, il n’offre aucun intérêt de visite, et beaucoup trouveront ce quartier, tout comme Barra, sans âme… Sauf les amateurs de parapente ou de delta, qui pourront sauter du morro São Conrado.
Barra da Tijuca : c’est un vaste quartier huppé très loin du centre qui s’est développé à partir des années 1980, où décide de s’installer une nouvelle classe émergente et aisée, toujours plus loin du centre-ville. Aujourd’hui, ce quartier avec ses grands condominiums, autoroutes et voies express, shopping centers énormes avec les inévitables parkings devant l’entrée ne ressemble pas au Rio traditionnel. Barra peut se targuer de posséder la plus grande plage de Rio : 20 km de sable fin le long des « spots » de Pepê, Barra et Recreio, aux eaux presque toujours propres. Un grand nombre de Cariocas y vont désormais le week-end, pour les nombreux restos, bars et boîtes. Le touriste se rendra à Barra éventuellement une ou deux fois, mais il n’y a rien d’exceptionnel à voir !