ARIAU JUNGLE TOWER

C’est un ensemble de luxe à grande capacité touristique. D’ailleurs, Helmut Kohl et Bill Gates y sont passés. Il y a parfois une puissante odeur de singe. Ces édifices sont en hauteur, à la façon de tours de contrôle d’aéroports, on passe de l’une à l’autre par des passerelles. On converse en voisin avec les perroquets. On est chez Tarzan (il y a un appartement à son nom dans un arbre, le plus haut dans le genre). Le hic, ce sont ces sortes de murènes dans un aquarium un peu petit ; là, ils ont manqué de hauteur de vue. Après une minicroisière de 2 heures le long des plages du rio Negro en basses eaux, on prend un canot pour s’engager sur une rivière qui s’enfonce dans la forêt. À part la petite piscine, tout est rustique, en bois, d’un brun soutenu et verni, même la salle de conférences et la salle de jeux. Les chambres avec douche font 17 m² et sont groupées en cercle. C’est typique, amusant et agréable. Le lecteur curieux prendra plaisir à consulter la bibliothèque. La cuisine est honnête et variée. L’ambiance est furieusement coloniale, l’éclairage qui dore les parois de bois n’est pas toujours fonctionnel. On prendra soin de fermer sa porte à clé, un toucan faisant autant de dégât qu’un singe, et un singe autant qu’un éléphant. On fait un tour dans une forêt secondaire, on prend un cours de survie en milieu amazonien, avec reconnaissance des arbres dont les branches coupées contiennent de l’eau, du carapanauba, dont l’écorce en concoctions est abortive ; du lacraé qui soigne les piqûres de moustique ; du louro, qui sent agréablement la résine et sert en construction ; cet enfer vert est en fait particulièrement accueillant, silencieux et hospitalier.

Dommage, on ne voit pas beaucoup d’animaux. L’après-midi, on pêche le piranha et, le soir, on taquine le jacaré.