LE QASR DE KABAW

Le lieu est animé par Tawfiq, qui possède une agence de tourisme et qui a à cœur de valoriser le site. Si Tawfiq, qui parle un peu anglais, vous fait visiter le qasr, ne manquez pas de le rémunérer. On accède au qasr par un escalier traversant le vieux village berbère abandonné. Ses maisons agglutinées qui grimpent jusqu’au qasr donnent un bon aperçu de l’ancien habitat berbère. Elles étaient collées les unes aux autres pour assurer une meilleure défense en cas d’attaque du qasr, dont l’emplacement au sommet de l’escarpement était déjà un gage de protection.

On remarquera les étages voûtés de certaines maisons, qui servaient de grenier lorsque le qasr ne fut plus en activité. Au hasard de la visite du village, on trouvera même un grenier troglodytique, creusé à l’horizontale dans la roche et soutenu par un tronc de palmier, avec, à l’entrée, une grande jarre à huile d’olive parfaitement conservée. Ce type de grenier avait l’inconvénient d’être mal aéré. Quant aux habitations, quand les fils se mariaient, une ou deux pièces supplémentaires étaient ajoutées autour de la cour pour abriter les nouveaux ménages. Près de la route à l’entrée du vieux village se trouve une ancienne huilerie parfaitement conservée avec ses deux pressoirs (voir encadré).

De forme circulaire, le qasr, qui aurait plus de 800 ans, comportait environ 230 petits greniers répartis sur quatre à six étages et un sous-sol. Moins bien conservé que ceux de Qasr el-Haj et de Nalout, il n’en demeure pas moins impressionnant. Il ne sert plus depuis les années 1930. Au centre de la cour se trouve le petit marabout d’un homme pieux. On remarquera les jarres bien conservées des greniers du sous-sol : la pellicule de sable qui les recouvre est due à l’huile qui a imprégné la poterie.