FORTERESSE FATIMIDE (QASR FATIMID)
Au rond-point principal, prendre à droite la route de Koufra, tourner à la première à droite avant un bâtiment violet, puis première à gauche. Au fond d’une place au milieu d’un quartier d’habitations. Ce palais-forteresse date du Xe siècle. Il comportait une suite de grands appartements au sud-ouest. Au début du XIXe siècle, on pouvait encore y voir trois salles voûtées et deux tours. A présent, seule une des salles voûtées ne s’est pas totalement effondrée. C’était la chambre principale d’un appartement public, le plus important des quatre grands appartements que comptait l’édifice. On peut aussi remarquer les niches (ressemblant à de petits bancs semi-circulaires) flanquant l’intérieur d’une entrée autrefois imposante. De taille modeste, l’édifice n’était cependant pas de style provincial. C’était certes un palais, avec ses appartements décorés de stuc ciselé, mais c’était aussi un bâtiment défensif : à chaque angle du bâtiment rectangulaire se trouvait une tour, et les murs extérieurs en pierres de taille avaient plus d’un mètre d’épaisseur.
Bien que modestes, ces vestiges sont toujours plus parlants que ceux de la mosquée fatimide (Xe siècle), qui se trouvent dans un cimetière datant de l’époque ottomane. Le cimetière (en retrait de la route de Jalou et Koufra) recouvre une partie de la ville médiévale. Cette mosquée fut construite par le calife Abu al-Qasim al-Qa’im (934-946), le fils d’Ubaid Allah, fondateur de la dynastie fatimide. C’était la principale mosquée de la ville médiévale : elle mesurait 20 m sur 17, et elle était haute de 31 m. Sa cour rectangulaire renfermait une citerne souterraine. On peut encore voir la base du minaret octogonal, formant un cercle de 3,8 m, et les neuf premières marches de l’escalier externe (une caractéristique architecturale fatimide) qui conduisait au sommet du minaret.
Les vestiges d’Ajdabiya, comme ceux de Medinet Sultan, datent du début du règne fatimide en Ifriqiya, qui débute en 909. Les califes fatimides règnent alors sur l’Ifriqiya depuis Mahdiya (en Tunisie) et n’ont pas encore réussi à conquérir l’Egypte.
Mais en s’emparant puis en développant des villes comme Sort ou Ajdabiya, à l’est de l’Egypte, ils se rapprochaient de cette dernière, qu’ils conquièrent en 969, avant de prendre Le Caire comme capitale d’où ils règneront pendant deux siècles