LA VIEILLE VILLE DE GARAMA

La vieille ville de toub (briques séchées) est bien dégradée. C’est à la fin du I^er siècle apr. J.-C. que les habitants quittèrent la montagne de Zinkekra pour s’y installer. On suit les rails d’un petit train qui servit à évacuer la terre lors des fouilles archéologiques menées par les Italiens. Dans la première partie du site, les fondations en pierre étaient des édifices romains. La plus haute construction était certainement un château garamantique, devenu l’ancienne kasbah (maison des gouverneurs de la ville) qui regarde à présent l’oasis asséchée.

Voici la description des lieux qu’en fit un ethnographe français dans les années 1940, peu après son abandon : « L’ancienne Jerma abandonnée depuis quelques années [1932] à cause du paludisme se présente comme une localité bien fortifiée. Construite en amphithéâtre sur un tertre, au milieu des palmiers, elle a deux rues principales étroites. Elle est entourée complètement d’un fossé rempli d’eau par jaillissement de la nappe phréatique [… ] et de remparts continus englobant un groupe d’habitation d’aspect moins ancien placé à l’Est [… ]. La Kasbah qui forme le centre de la localité, tout au sommet, a 5 ou 6 tours élevées et massives réunies par un mur haut de 4 à 5 m. qu’une ruelle circulaire sépare des habitations. L’ensemble ménage en son milieu une vaste place dans laquelle on accède par une unique porte. Cette Kasbah est toute construite en briques de terre séchées au soleil, alors que pierres et argiles ont été utilisées pour édifier les habitations. »

J. Lethielleux, Le Fezzan : ses Jardins et ses Palmiers, 1948, Publications de l’Institut des Belles Lettres Arabes, Tunis.