MONASTÈRE D'AMARBAYASGALANT
Amarbayasgalant est la destination finale de la plupart des voyageurs qui passent par Darkhan. Une fois arrivé sur le site, il est facile de comprendre pourquoi. Niché dans un cadre enchanteur, dans la vallée d'Iven, non loin de la rivière Selenge, le monastère de la « félicité tranquille » a été construit entre 1727 et 1736 dans un véritable écrin de nature. Il a été érigé à la mémoire du Bogd Khan Zanabazar, premier Bouddha vivant de Mongolie, et devait à l'origine accueillir sa dépouille. Il lui faudra attendre 42 ans pour le faire, à partir de 1778. Au plus fort de son activité, près de 8 000 moines habitaient dans ce monastère, qui fut fermé, partiellement détruit et pillé en 1937. Seuls les bâtiments centraux ont résisté aux destructions soviétiques. À l'origine, pas moins de 60 temples occupaient l'espace. Il en reste une trentaine aujourd'hui. Inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1996, le monastère a été partiellement restauré à partir de 1988.
L'importance de la symbolique. Le monastère ayant été bâti au cours d'une période de domination mandchoue, sa structure est un classique des constructions chinoises. Il présente une grande unité stylistique. Les bâtiments sont ainsi alignés sur un axe nord-sud, orientés vers le sud. Ils se succèdent autour de quatre cours, autour desquelles se trouvent des petites bâtisses d'importance secondaire. Les bâtiments ont été construits en pierre et sont surmontés d'une charpente recouverte de tuiles. Les murs étaient ensuite traditionnellement peints en rouge.
Avant de pénétrer dans l'enceinte, on aperçoit un mur distant d'une cinquantaine de mètres de l'entrée principale. Les non-initiés trouveront cela probablement étonnant. Le mur est en fait destiné à empêcher les mauvais esprits de s'introduire dans le monastère. Dans la tradition chinoise, les esprits ne peuvent se déplacer qu'en ligne droite. Ici, ils se retrouvent donc cantonnés à rester à l'extérieur.
Derrière ce « mur-bouclier », se trouve une aire de danse pour le tsam (danse religieuse demandant aux 10 dieux protecteurs de prendre soin du peuple) et surtout le porche principal qui n'est pas tout le temps ouvert. Les moines poussent ses portes uniquement pour des événements importants. Des mots inscrits en tibétain, en ancien mongol ainsi qu'en mandchou, indiquent que le « monastère d'Amarbayasgalant a été construit sur commande impériale ». On pénètre donc généralement dans l'enceinte du monastère par l'une des deux portes situées sur les côtés du grand porche.
Sur la droite et la gauche, on laisse deux tours qui servaient autrefois à annoncer la venue d'invités importants. Un son de cloche suffisait à donner le signal depuis la tour sur la droite. La cloche originelle a depuis été cassée. Une nouvelle cloche était censée la remplacer. Mais une fois construite, les architectes en charge du projet se sont rendus compte qu'elle était bien trop lourde pour l'édifice ! La tour sur la gauche était celle du tambour. L'une des deux tours abrite aujourd'hui la boutique du monastère, ouverte uniquement en été.
Une série de temples importants. Il faut alors passer le petit temple dédié à la protection des Dieux pour parvenir à la deuxième cour qui accueille le temple principal, dont la pièce maîtresse est une statue grandeur nature de Rinpoche Gurdava, un lama qui leva beaucoup de fonds pour l'entretien et la restauration du monastère au début des années 1990. À ses côtés, se tient une statue en pierre de bouddha, rare rescapée des purges de 1937. Derrière, une statue du fondateur de la tradition bouddhique de Mahayana (l'un des deux grands courants de cette religion) se dresse fièrement. Ses deux meilleurs étudiants sont également statufiés. Une porte sur la droite permet d'accéder au premier étage. Reste à savoir si, le jour de la visite, le moine qui servira de guide sera d'accord pour monter.
C'est dans ce temple, baptisé Tsogchin Dugan, que les moines se rassemblaient pour prier. Sur le toit se tient la roue dorée de la vie, représentant la roue que Bouddha utilise pour enseigner. La légende raconte que le toit de l'édifice est soutenu par 108 piliers en bois, chiffre symbolique de la religion bouddhique. Mais le sujet est quelque peu fâcheux dans la mesure où il n'y en a que 100. La remarque ne semble pas amuser les moines qui vivent au sein de ce monastère !
Sur l'arrière du temple principal, se trouvent deux petites cours de moindre importance. Elles ont été relativement bien préservées des purges communistes et surtout bien restaurées. La première abrite en son cœur un temple consacré à Sakyamuni (fondateur du bouddhisme) et un autre (celui qui est tout à gauche) censé honorer Ayush, le bouddha connu pour la longévité de sa vie. C'est également dans la première de ces deux cours que se trouve le tombeau de Zanabazar (dans le fond à droite) ainsi que celui du quatrième Bogd Khan (dans le fond à gauche). Enfin, tout au fond de l'ensemble, se trouvent le lieu de résidence des Bogd Khan en visite et les temples de Matreya (le futur bouddha) et de Narkhajid (une divinité féminine). En bordure de l'axe central, et au niveau de la troisième et de la quatrième cour, sont installées les ger où résident les moines (actuellement environ 200). Il est conseillé de visiter le monastère à partir de 9h, lorsque l'activité religieuse est la plus importante.
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Avis des membres sur MONASTÈRE D'AMARBAYASGALANT
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