ERSHAWAN FORT

Un peu plus haut que le Zhongzheng Temple, cette fortification a été construite en 1840 pour protéger le port. Avec succès, puisque des tentatives d'attaques anglaises ont été repoussées, et que l'invasion française fut sanglante. Aujourd’hui, ce ne sont que des reproductions de canons qui gardent la voie des mers, par contre la porte de la forteresse est d’origine. D'autres fortifications en ruine sont encore visibles, comme l'ancienne caserne ou les postes de tirs pour l'artillerie. La visite vaut cependant vraiment le détour, ne serait-ce que pour la vue, mais aussi pour l’escalier qui descend la colline (et qui était emprunté par les soldats et leurs canons !) et sa superbe porte, perdue dans la nature, qui donne l’impression d’être si loin de la civilisation, avec un grand port pourtant si près ! L'accès n'est pas forcément évident, la marche depuis le temple de Zhongzheng étant un peu longue, mais doit être privilégiée par les visiteurs qui ne seraient pas motorisés ; il vaut mieux descendre les marches de l'escalier que les monter ! En été, attention aux moustiques, particulièrement nombreux et virulents dans le fort. Le commandant français de Pimodan, qui se rendit à Keelung en 1896, peu de temps après l’invasion japonaise, offrit une description du fort, et de son lieu stratégique : « Sur un promontoire, au centre de la rade, se voient encore les restes d’un fort espagnol ou hollandais, tandis que d’anciennes batteries chinoises couronnent les hauteurs et qu’un cimetière français rappelle notre expédition. »