PALAIS D'AHMED BEY
Palais construit par Hadj Ahmed réputé pour ses fresques représentant les ports de la Méditerranée dominée par les Ottomans.
Hadj Ahmed, l'un des héros devenus mythiques de la résistance anticoloniale, a fait construire entre 1826 et 1835 ce palais, parfois appelé palais de la Division car il fut le siège du commandement militaire français. On y pénètre par un couloir débouchant sur un joli patio, délimité par les colonnades des galeries réservées aux femmes (près de 390 selon la légende !), qui mène à plusieurs cours et jardins intérieurs. Napoléon III y a planté un cèdre du Liban en 1865, lors de sa visite de la ville. À voir plus particulièrement, les fresques couvrant plus de 2 000 m2 de surface et restaurées déjà en 1860. À ne pas manquer : le pèlerinage de Constantine à La Mecque montrant tous les ports de la Méditerranée dominée par les Ottomans : Alger, Tunis, la Goulette, Tripoli, Alexandrie, Le Caire, Candie, Rhodes, Djedda et Médine, avec des légendes et des illustrations des habitations, des palmiers et des arbres feuillus selon les différents climats représentés, différents types de bateaux, des canons, des sabres, etc. On peut également s'attarder sur la fresque montrant la défaite de Charles Quint devant Alger (1541), et qui valut à la ville son surnom de « bien gardée ». Ces fresques impressionnent par leur caractère historique à l'heure de la fin de la période ottomane et des premiers temps coloniaux.
Un temps occupé par l'armée française, le palais faisait ainsi l'admiration des artistes de passage comme le montre cette description du peintre Horace Vernet qui l'a visité en 1837 : « Figurez-vous une délicieuse décoration d'opéra, tout de marbre blanc et de peintures de couleurs les plus vives, d'un goût charmant, des eaux coulant de fontaines ombragées d'orangers, de myrtes… Enfin un rêve des mille et une nuits. » Ce rêve était entretenu par la taille du palais (5 610 m2), ses cours et ses paradisiaques jardins à l'espagnole, comportant galeries, fontaines, carreaux de faïence (près de 47 000 !), piliers et parterres de marbre. L'architecture du palais mêle l'art mauresque et le baroque tardif. Pour le construire, les artisans et artistes ont souvent utilisé des matériaux prélevés sur de vieilles demeures ou dans les ruines romaines des environs. Par exemple, on compte 247 colonnes qui proviennent soit directement d'Italie, importées en échange de cargaisons de blé, soit d'autres habitations anciennes.
Défait par les Français, Ahmed Bey s'est réfugié dans les Aurès d'où il réussit pendant un temps à organiser la résistance de l'est. Il s'est rendu en 1848 avant de mourir en 1850 à Alger où il vivait en résidence surveillée.
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Avis des membres sur PALAIS D'AHMED BEY
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