Dès sa fondation, la ville a eu une vocation commerciale et a donné son nom par extension à la pentapole. C'est pourquoi on y trouve tous les services (transports, commerces, hébergement…) dans une Ghardaïa nouvelle poussée hors des remparts, le long de l'oued M'Zab.  En venant de l’aéroport, on roule sur une hamada calcinée aux teintes rosées. À droite, un enclos accueille chaque jeudi un marché aux voitures ; un peu plus loin, sur la gauche, quelques silhouettes se pressent vers une ombre rare dans la zone industrielle de Ghardaïa. Puis la route descend rapidement en longs virages vers une faille d’environ 7 km de long. On nous montre l’ancienne route, trop dangereuse… En contournant l’étrange monument qui marque l’entrée de la vallée du M’Zab, une première ville, Bou-Noura, apparaît rapidement sur la droite. L’espèce de château de sable qui se dresse au milieu du rond-point a mis des années à émerger, plusieurs fois menacé par le manque d’argent ou d’idées. Un policier de chaque côté de la route surveille le trafic vers la ville, un signe amical suffit pour passer. Longeant l’oued M’Zab, on entre dans Ghardaïa par une large avenue bordée sur un côté d’arcades sous lesquelles s’abritent quantité d’ateliers mécaniques. Le 4 octobre 2008, à 4h du matin, des pluies diluviennes ont fait sortir l’oued Mzab de son lit, ce qui a provoqué 33 morts et 50 blessés et de nombreux dégâts matériels. Depuis les autorités de la ville sont en train de construire un barrage de soutènement pour éviter ce type de catastrophe. Cette crue a modifié sensiblement la physionomie de la ville. Chacun a sa spécialité, « parallélisme » ou « rebobinage », il n’y a pas de mécanique générale. De l’autre côté du lit de la rivière, Melika accroche ses maisons pastel aux flancs abrupts d’une colline. Béni-Isguen, sur la gauche, s’est faite plus discrète. Il faudra revenir sur ses pas par une autre rue parallèle pour découvrir la cité classée au patrimoine de l’humanité en 1982 par l’Unesco. Sur les hauteurs, des tours de guet isolées, dont l’une construite en une nuit, symbolisent la solidarité des Mozabites. Au fond de la vallée, Ghardaïa avec ses deux minarets. On ne verra pas tout de suite El-Ateuf, à 9 km de là en aval de l’oued. Dans la ville basse, récente, on peut visiter un petit centre artisanal inséré dans les remparts extérieurs. Là est reconstituée une maison traditionnelle où souffle presque l’esprit d’invisibles habitants (meubles, objets usuels, tapis, ustensiles de cuisine…). Sur les hauteurs, un grand bâtiment ocre clair domine la ville. L’hôtel Rostemides était une caserne désaffectée quand Fernand Pouillon a été chargé de la réhabiliter pour la transformer en « grand hôtel ». Devant la désaffection des touristes, il a été fermé en 1994, passant le relais au Djanoub. Malgré les rénovations en cours, essayez de vous faire ouvrir les portes par l’un des gardiens : la vue sur Ghardaïa permet de comprendre l’organisation urbaine du M’Zab et l’écho des pas dans les immenses salles de réception à colonnades fait naître une douce nostalgie de jours plus fastes. Après le centre commercial marqué par les trois rues principales (rue Émir-Abdelkader, rue du 1er-Novembre et rue Ahmed-Talbi), il faut passer une porte ouverte dans l’axe de la rue Émir-Abdelkader pour déboucher sur la vaste place du marché bordée d’arcades chaulées. C’est sur cette place rénovée que se réunissaient autrefois les notables pour traiter les affaires de la cité (djemaâ), mais si les pierres sur lesquelles ils s’asseyaient ont aujourd’hui disparu tout comme l’aire de prière surélevée, le marché le plus important a toujours lieu le vendredi. C’est ici aussi qu’on trouvera, sur la gauche en pénétrant sur la place, quelques boutiques d’artisanat. Il faut passer sous une porte ouverte dans la plus grande longueur de l’esplanade pour pénétrer dans la « vieille » Ghardaïa. L’atmosphère change tout à coup. La lumière, rendue moins agressive par la proximité ocre des murs, laisse entrevoir les vieillards qui surveillent la rue du seuil d’une minuscule boutique, les enfants qui se faufilent entre mobylettes et ânes chargés de provisions ou de gravats d’une rénovation et les silhouettes blanches et anonymes des femmes qui pressent le pas avant de disparaître.   C’est en bas de la rue principale (la rue Cheikh-Ammi-Saïd) qu’on trouve le bureau des guides de la ville signalé par une enseigne en bois vieillotte. Nous vous recommandons d’en suivre un pour une première découverte (fermé à l’heure du déjeuner). Au fur et à mesure de l’ascension, les rues sont de plus en plus étroites et tortueuses, se transformant parfois en véritables escaliers. Certaines d’entre elles sont des impasses desservant plusieurs foyers. Par les portes basses laissées ouvertes mais voilées par un rideau, on entend, sans jamais pouvoir y glisser un œil indiscret, la vie des familles. De chaque côté des portes, des petites niches fermées par une porte en métal ajourée abritent les compteurs de gaz et d’électricité. De temps en temps, on est ébloui par l’éclat bleuté d’une citerne d’eau en métal fixée sur le toit d’une maison, à côté de la parabole. On arrive enfin à la mosquée dont le minaret aux quatre doigts tendus vers le ciel, comme un appel à la présence divine et légèrement penché, non pas pour résister au vent mais parce que la main d’homme est imparfaite, domine la ville. On la visite en compagnie d’un guide, seulement le matin et en dehors des jours de fête. Sous la mosquée, un passage souterrain permet à ceux qui habitent sur l’autre versant de la colline de gagner plus rapidement l’entrée de la salle de prière. De retour dans la ville basse, on peut marcher jusqu’à la mosquée Sidi Bou-Gdemma en remontant l’oued M’Zab vers le nord. Cette mosquée, toujours d’une grande simplicité, aurait été bâtie à l’emplacement du campement du fondateur de la ville. En gravissant les marches du grand escalier qui traverse le cimetière, on est frappé par l’air d’abandon des tombes. Les morts sont enterrés couchés sur le côté droit face à La Mecque. Une pierre dressée marque l’emplacement de la tête et deux pierres pour les pieds d’un homme – et l’inverse pour une femme. Une quatrième pierre fichée au milieu de la tombe signale que la femme est morte enceinte. Des poteries vertes et des tessons permettent aux familles de reconnaître les leurs. S’il y a tant de cimetières autour des villes du M’Zab, c’est parce que dans la tradition musulmane ibadite, un terrain ayant accueilli des morts est consacré à tout jamais et il ne saurait être question de concessions limitées dans le temps. Vers le sud, la route contourne la ville ancienne et mène à la palmeraie de Ghardaïa. Sur la droite, un point de distribution d’eau potable où viennent se ravitailler les camions-citernes qui alimentent encore les villages marque l’entrée de la voie d’accès au barrage puis à la palmeraie.

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Drapeau algérien sur une mosquée en pisé, oasis de Ghardaïa Ismaël Schwartz - Iconotec
Vieille ville mozabite, oasis de Ghardaïa Ismaël Schwartz - Iconotec
Tombeaux de la famille du Cheikh Sidi Aissa. Sébastien CAILLEUX
Tombeau d'un saint homme, oasis de Ghardaïa Ismaël Schwartz - Iconotec
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