QASR AL-HALLABAT
Le village de Qasr Al-Hallabat est situé non loin de l'autoroute, aux portes du désert de l'est. En vous y rendant, vous passerez devant les ruines d'anciens bains, le hammam as-Sarah, datant de la période omeyyade. Le petit bâtiment en pierres calcaires a été bien restauré et les conduits qui acheminaient l'eau vers les bassins sont restés pratiquement intacts.
Qasr al-Hallabat est un site intéressant d'un point de vue historique, car il permet de mieux comprendre la transition entre l’Antiquité romaine et le Moyen Age islamique ainsi que les mœurs des peuples de l’époque. A l’origine, le lieu était occupé par une forteresse romaine, construite sous le règne de Caracalla, vers 200. Elle visait à protéger la Via Nova Trajana, la nouvelle voie romaine qui traversait la province d'Arabie du nord au sud, reliant Bostra (en Syrie) à Aqaba conquise en 106. Ce fort faisait partie du Limes Arabicus, la frontière est de la province romaine d’Arabie. Au IVe siècle, probablement sous le règne de Dioclétien, la garnison fut agrandie et transformée en fort muni de quatre tours. Celui-ci fut fortement endommagé par le tremblement de terre de 551 et abandonné. Sous la période byzantine, les Ghassanides s'emparèrent des lieux pour en faire un monastère. Puis l'arrivée des Arabes et la fondation de la dynastie omeyyade lui donnèrent une nouvelle fonction : un palais. Les Omeyyades conservèrent le plan de l’édifice, mais y ajoutèrent une mosquée rectangulaire à l’extérieur. A l’intérieur, les salons palatins furent conservés mais les dépendances monastiques transformées en entrepôts fonctionnels. Les décorations évoquant l’identité politique ou religieuse de leurs prédécesseurs chrétiens furent enlevées.
Le château visible aujourd’hui n’est guère plus qu’un amoncellement de pierres. Il est cependant possible (avec de bons yeux) d’y admirer quelques mosaïques et des fresques d’époque, à l’intérieur de ce qui reste des anciennes salles du palais. La grande mosaïque qui compose le dallage de la pièce 11 peut évoquer la tradition byzantine, mais aussi la mosaïque du lion et des gazelles à Khirbat al-Majfar. Son iconographie complexe, où un homme apparaît en train de guider une autruche, avait sans doute une signification, que nul archéologue n'est parvenu à percer. Dans la plus grande des deux cours, on trouve la margelle d’un puits sur laquelle sont gravés des motifs d’arcs ornés de dessins géométriques. La mosquée qui se trouve derrière le palais a, elle, été entièrement restaurée entre 2002 et 2013. On admirera notamment son délicat porche d'entrée.
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Avis des membres sur QASR AL-HALLABAT
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