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QASR AMRA

Site archéologique
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Entre Al-Azraq (26 km) et Qasr AL-Karanah, au bord de la route n°40., Qasr Amra, Jordanie
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2024
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Ancien château commissionné par le prince Walid Ibn Yazid, construit entre 730 et 740 et ayant servi de garnison et de résidence

Qusayr Amra était une forteresse commissionnée par le prince Walid ibn Yazid, plus connu sous son nom de calife Walid II. Si son règne a été de courte durée, de 743 à 744, il a laissé son empreinte dans la dynastie des Omeyyades. Le château fut probablement construit entre 730 et 740 et servait autant de garnison que de résidence palatiale vouées aux plaisirs des princes.

La salle d'audience. Construite selon un plan à trois nefs voûtées en berceau, elle rappelle l’architecture byzantine. Une alcôve est aménagée dans la nef centrale et deux pièces dans les nefs latérales qui servaient probablement de salles d’audiences privées. Les salles de réception sont reliées par une porte à des bains, un héritage romain très apprécié par les Arabes. L’intérieur de la première pièce comprenait un vestiaire sous l’alcôve centrale (apodyterium) et des bains froids (frigidarium). La deuxième pièce était dédiée aux bains tièdes (tepidarium) et la troisième pièce était la salle chaude (caldarium). A l’extérieur des bains, vous verrez le système hydraulique qui permettait d’acheminer l’eau : composé d’une citerne et d’un puits très profond d’environ 15 m, entouré d’un cercle de plus de 6 m de diamètre creusé dans le sol. Ce cercle correspondait sûrement au parcours que suivait la bête de somme (un chameau ou un âne) attaché à une roue, qui servait à remonter l’eau du puits.

Les murs, le sol et les plafonds sont recouverts de marbres et de fresques, tapissés de scènes de chasse et de vie quotidienne, où apparaissent plus de 250 personnages d’inspiration byzantine. Beaucoup sont isolés dans des cadres carrés noirs comme dans certains manuscrits romains, byzantins et d’occident à l'époque médiévale. Ils représentent des guerriers, des musiciens, des tailleurs de pierres, des danseurs, des architectes et… des femmes nues prenant leur bain. Ces derniers dessins sont tout à fait exceptionnels dans l’art islamique qui n’admet pas les représentations humaines et encore moins de la femme en tenue d’Ève. Il semble que Al-Walid était un véritable amateur d’art et, surtout, un homme très libéral pour son époque.

La fresque des Rois. C’est la plus célèbre fresque du site, mais elle a été fortement dégradée. On y voit le calife omeyyade coiffé comme sur les monnaies iraniennes, entouré des autres grands souverains de l’époque. Les inscriptions arabes et grecques permettent d’identifier l’empereur de Byzance, le Wisigoth Roderick, l’empereur perse Khosroes et le Négus d’Abyssinie. L’empereur de Chine et le khaqan turc sont aussi présents. La figure de Roderick, mort en 711, est une indication qui permet de dater la construction du site. L’influence de l’Iran pré-islamique est à la fois iconographique et stylistique : la représentation de figures royales rappelle la coutume sassanide des portraits de lignée royale, de même que la disparition des corps derrière la masse décorative des costumes. Les rois semblent faire allégeance au souverain musulman, différenciant la fresque des autres ornements décoratifs, il s’agit ici d’affirmer le pouvoir du souverain musulman face à ses rivaux.

Les autres fresques de la salle d’audience. Le prince et son trône dessinés dans l’alcôve centrale de la salle d’audience semblent inspirés de l’art byzantin et symbolisent également le pouvoir des Omeyyades. Le trône architecturé et les deux personnages latéraux sont comparables aux représentations des manuscrits syriaques. Dans l’abside de la salle d’audience, une figure allongée sous un drap est observée par un angelot et une figure d’Eros. Une autre scène présente des lutteurs à l’allure antique. A leur gauche, un combat entre un lion et une gazelle évoque celui de Khirbat al-Mafjar à Jéricho. Dans la même salle, une chasse à l’onagre évoque les mosaïques romaines mais aussi l’activité favorite du roi sassanide Bahrâm Gûr. La grande scène du côté sud-est de la salle d’audience présente une figure féminine rappelant l’Aphrodite grecque devant un bassin rectangulaire. Des femmes l’observent depuis un balcon, cachées derrière une clôture ajourée.

Les fresques des bains. Dans la salle chaude, des figures féminines nues sont accompagnées d’enfants. Le style adopté pour les représentations figurées doit beaucoup à d’autres foyers artistiques du monde méditerranéen. Les opulentes femmes nues aux corps cernés de brun évoquent l’art copte. Leurs coiffures élaborées rappellent les représentations palmyréennes. Les petits visages ronds aux grands yeux rappellent l’art parthe, sassanide mais aussi copte.

La coupole du caldarium est également richement décorée d'un ciel astrologique, avec les signes du zodiaque de la mythologie gréco-romaine. Ils ont probablement été copiés d’après un globe antique. Première représentation du ciel dans l’art islamique connue à ce jour, ce décor reflète le goût des scientifiques musulmans pour ce sujet, qui fut l’un de leurs principaux champs de recherche et déboucha sur la création d’observatoires, de manuscrits astronomiques, d’astrolabes… On peut rapprocher ce décor d’illustrations provenant du Traité des étoiles fixes (1009). Les constellations y sont personnifiées, comme sur les modèles antiques. En 2017, l'institut de rénovation italien Istituto Superiore per la Conservazione e il Restauro a pris en charge la rénovation des peintures murales du château.

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Visité en juin 2023
Alain38
Construit au début du VIIIe siècle, ce château du désert, est particulièrement bien conservé. Il est richement décoré de peintures murales figuratives.
vanthier
Visité en octobre 2021
Rapport Qualité/Prix
Service
Originalité
Un des plus jolie châteaux du désert
Original au milieu de nul part dans le désert, sa forme est déjà assez surprenante, mais il faut surtout voir les peintures intérieur qui sont encore très belle et très osez pour l'époque ...

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