LES BLOCS DES DJINNS

S'y rendre. À 400 mètres environ après le Centre des Visiteurs, sur la droite du chemin principal, avant de pénétrer dans le Siq.

Visite. Trois blocs monumentaux taillés dans le roc semblent monter la garde le long du chemin. Ils sont communément appelés « blocs des Djinns », un nom laissé par les Bédouins. Ils pensaient que ces tours de pierre servaient de lieu de résidence aux esprits malins. Les blocs sont taillés sur leurs quatre côtés et percés de chambres funéraires. S'il est impossible de les dater avec précision, il pourrait s'agit des plus anciens tombeaux de Pétra, remontant au III^e siècle ou au II^e siècle av. J.-C. Il existe trois autres blocs du même type que vous verrez en continuant le chemin, dont le dernier se trouve sur la droite, au-dessus du lit asséché de la rivière avant de pénétrer dans le Siq. Les blocs s'élèvent entre 6 et 8 m au-dessus du sol et leur apparence a été modifiée à des époques ultérieures.

L'entrée du premier monolithe est partiellement obstruée par un dépôt de sable et de graviers déposés lors d'inondations. Le pied du bloc et sa cavité se trouvaient deux mètres plus bas à l'origine. On peut toujours admirer l'encorbellement en triangles qui fait le tour du bloc sur sa partie haute. La base du rocher à droite de l'entrée a été taillée en deux rigoles superposées. Elles permettaient d'écouler les eaux de pluie jusqu'au site de Pétra ou aux citernes qui se trouvaient en chemin. Un petit rocher entre le bloc des Djinns et le rocher est percé d'une ouverture. En dessous se trouvait une citerne.

Le deuxième bloc est positionné sur une triple plateforme qui a elle aussi été taillée. L'accès à la chambre se fait par une entrée percée à l'est. Elle contient deux tombeaux. La petite plateforme qui coiffe le bloc a sans doute été taillée à une époque postérieure, ce qui expliquerait l'absence de frise habituellement présente sur les tombeaux nabatéens.

Le troisième bloc est beaucoup plus travaillé. Ses côtés sont ornés de pilastres qui étaient autrefois décorés de chapiteaux. Le bandeau au-dessus porte des marques de ciseaux à pierre, qui laissent penser que l'encorbellement traditionnel a été effacé à une époque postérieure. Lors des fouilles menées dans les années 1970, les archéologues furent surpris de trouver des débris de tuyaux en lieu et place d'ossements et d'effets personnels. Il est fort possible que ce tombeau ait servi de citerne à l'époque byzantine. Cela expliquerait pourquoi les Bédouins appellent également ces blocs as-Sahrij, qui signifie « citerne » en arabe.