BAB AS-SIQ

Y accéder. Bab As-Siq est la portion du Wadi Musa qui part du Centre des Visiteurs pour mener à l'entrée du Siq.

Visite. La tentation est grande de dévaler le Bab As-Siq pour atteindre le Siq et le Trésor le plus rapidement possible. Ce large canyon sablonneux descend en pente douce vers la cité antique de Pétra, formant un lit naturel à une rivière éphémère lors de la saison des pluies. Ses parois de grès beige comptent quelques vestiges intéressants qui démarrent avec les Blocs des Djinns. Nous vous recommandons de marquer les arrêts au début de votre visite, car vous serez crevé au retour et beaucoup moins réceptif.

Le Tombeau aux serpents. Peu après les Blocs des Djinns, sur la gauche. Rares sont les visiteurs à enjamber la piste pour les chevaux et le lit asséché de la rivière pour aller admirer ce petit tombeau. Il se cache à l'intérieur d'un gros rocher que vous distinguerez à l'escalier récent aménagé pour accéder au tombeau. Sur la paroi de la galerie menant à l'entrée, vous remarquerez deux nephashot gravés dans la pierre. Ils symbolisent l'esprit des morts. Le tombeau est remarquable pour ses deux bas-reliefs. Attention de ne pas tomber dans une des alvéoles mortuaires pour les admirer sur le mur de droite. Le premier représente deux serpents attaquant un quadrupède. Ils sont les gardiens des tombes, chargés de repousser les esprits malins. Le second bas-relief, au bout du mur, représente un cheval portant un bétyle sur son dos, s'inspirant des processions religieuses qui avaient cours à l'époque nabatéenne.

Le Tombeau aux obélisques. Après le Tombeau aux serpents, sur la gauche du Wadi Musa. Aisément reconnaissable à ses « obélisques », ce complexe funéraire est unique à Pétra. Il comprend un triclinium au rez-de-chaussée, et un tombeau au niveau supérieur. Bien que présentant un style très différent, les deux édifices ont été construits à la même période, sous le règne de Malichos II (40 - 70), par un certain Abdmanku. Comme mentionné sur inscription gravée sur le rocher d'en face, le tombeau était prévu pour accueillir les sépultures d'Abdmanku et de ses descendants jusqu'à la fin des temps. Le triclinium était une salle de banquet, très usitée dans l'Antiquité, comprenant trois banquettes où s'asseyaient les participants. On y préparait des festins afin d'honorer les morts. La façade du triclinium a été largement endommagée par les évènements naturels. On peut tout de même repérer quelques éléments de l'architecture nabatéenne classique, comme les pilastres et semi-colonnes coiffés de chapiteaux à cornes ou les frontons surmontant l'entrée et l'édifice. A l'intérieur, la salle comprend les trois bancs surélevés auxquels on accédait par des marches taillées dans les coins. Le mur du fond a été aménagé de deux loculi destinés à recevoir les corps des défunts. Deux tombeaux ont également été aménagés à l'extérieur du triclinium, sur les côtés. Le tombeau principal, situé au-dessus du triclinium, est coiffé de 4 nephashot, ces obélisques représentant l'esprit des morts. Un cartouche glissé entre deux nephashot semble représenter Abdmanku. L'intérieur du tombeau comprend 4 tombes, dont la principale est installée sous une vaste arche taillée dans le mur du fond. Un banc circulaire a été taillé sur l'esplanade, à droite du tombeau, permettant aux visiteurs de procéder aux rituels en l'honneur du défunt. Le bassin creusé en dessous est un ajout ultérieur, peut-être pour récolter l'eau de pluie. Une citerne, plus grande, a été creusée à gauche du triclinium, à mi-chemin de la montée vers le tombeau.

Tricliniums d'Aslah. Sur la rive droite du Wadi Musa ; grimper sur le plateau juste avant d'emprunter le pont qui marque l'entrée du Siq. L'ensemble de tricliniums d'Aslah n'attire que peu de visiteurs, car il n'est que peu visible depuis le sentier principal. C'est pourtant l’œuvre nabatéenne la plus ancienne de Pétra, datée de 96 av. J.-C. Un groupe de rochers a été évidé pour être transformé en tricliniums, ces salles qui servaient aux banquets destinés à honorer les défunts. Le triclinium d'Aslah est le plus grand d'entre eux, situé au centre du petit plateau. Il se distingue des autres par sa série de 18 niches votives creusées dans sa façade. Le rocher sur la gauche abritait un tombeau aménagé près d'un siècle plus tard. Il date probablement de la fin du I^er siècle av. J.-C. A l'intérieur, chacun des murs était pourvu d'une niche. La plus grande et la plus élaborée figure sur le mur du fond. A ses pieds était creusée la tombe principale. Celle-ci est précédée d'une autre tombe, qui a sûrement été ajoutée par la suite. Au total, ce tombeau compte 10 tombes. Elles étaient fermées par de lourdes dalles de pierre. Des fouilles menées entre 2010 et 2012 ont révélé la présence d'un ancien bâtiment en briques érigé juste devant l'entrée du tombeau. On peut voir quelques maigres bouts de mur ainsi que les trous creusés pour les fondations. Les encoches dans la façade (ce ne sont pas des niches votives) étaient destinées à recevoir les arches voûtées du bâtiment. En grimpant au sommet des rochers des tricliniums d'Aslah, on peut voir une cinquantaine de tombes creusées dans le sol. Il est fort probable que ces tombes étaient rattachées au triclinium qui se trouve en dessous, et qu'elles étaient prévues pour accueillir tous les membres du clan du donneur d'ordre. En revanche, aucune tombe ne se distingue des autres et ne permet de savoir laquelle était destinée au commanditaire.