La vieille ville de Zanzibar – Stone Town – est tellement unique qu’elle a été classée au patrimoine mondial de l’humanité par l'Unesco. On la nomme Stone Town, ou la ville de pierre, par opposition aux agglomérations africaines traditionnelles, bâties dans des matériaux périssables. L’architecture de « la ville de pierre » porte incontestablement les traces d'un passé arabe et indien. Dès le XIIIe siècle, on édifiait de belles demeures en pierre de corail. C’est en 1831 que le site de Shangani fut choisi par le premier sultan de Zanzibar, en raison de la profondeur de ses eaux. La ville fut bâtie en une quinzaine d’années sur l’emplacement d’un village de pêcheurs. La portion de la ville s’étendant à l’est s’appelle Ngambo, et est plus « récente » bien qu’elle ait commencé à être bâtie vers 1860.Depuis 1985, l’Unesco entreprend un travail de restauration. Mais il faut faire vite car, avec le temps, les maisons se dégradent, et les murs en pierre de corail sont vulnérables aux pluies torrentielles de mars, avril et mai. Stone Town est une ville dont le centre est un véritable labyrinthe de ruelles. On est ébloui par la beauté d'une maison, le détail d'une porte sculptée et la quantité de bâtiments remarquables à chaque coin de rue. C’est dans ce dédale, à pied, le nez en l’air, que les charmes de Stone Town se dévoilent. Vous pouvez alors croquer des moments de vie hauts en couleur. Exceptionnel, le moment où les chants des muezzins de toutes les mosquées de la ville s'élèvent en même temps au-dessus des toits, lorsque les enfants déboulent en courant ou sur des vélos à l'angle des rues, que les femmes discutent en faisant leur marché... Votre odorat sera en ébullition dans ce jardin des épices : on y sent la cannelle, le poivre et surtout le clou de girofle. Ce dernier a été importé par le sultan d’Oman, lorsqu'il a transféré, en 1840, la capitale du sultanat à Zanzibar. C’est dire l’importance de l’île qui ressemblait, à ses yeux, au paradis. A la fin de ce siècle, l'île était le premier producteur mondial de clous de girofle, construisant sa richesse sur les épices.Ici, le temps semble s’être figé, les édifices décrépits ont une patine authentique et charmante. La plupart des maisons de la vieille ville ont entre 100 et 200 ans. En dehors des édifices religieux, dont plus d’une cinquantaine de mosquées, ce sont pour la plupart de petits palais aux murs blanchis, construits tout en hauteur autour d’une cour. On ne trouve pas une seule voiture, vu l’étroitesse des lieux, mais piétons et cyclistes s’écartent devant les charrettes tirées par des hommes et les scooters qui passent à toute allure. De nombreux vendeurs essayeront de vous rabattre sur leur boutique dans la section vraiment touristique du centre, mais très vite, en s'éloignant, ils se raréfient. Pour partager cette vie de capitale qui ressemble en réalité à un village sympathique, il suffit de se promener. La ville est très sûre la journée jusqu'aux ruelles les moins touristiques, l'accueil des Zanzibarites est vraiment chaleureux, même si certains vendeurs sont collants. Depuis 2017, des caméras ont été installées à chaque coin de ruelle pour assurer la sécurité des habitants comme des touristes, car elle s'était un peu dégradée ces dernières années.Les rues sont étroites et sinueuses, typiques de beaucoup d’autres cités plus orientales. L’influence arabe y est très sensible, notamment dans l’appel des muezzins, l’habillement des habitants, les kanzu (gallabieh ou djellaba) des hommes, les bui-bui noirs ou blancs qui coiffent les femmes (c’est souvent leur cadeau de mariage). De nombreuses femmes portent également des saris colorés. Mais ce labyrinthe de ruelles animées, bordées d’échoppes, est évidemment aussi empreint de culture africaine. L’architecture reflète un peu cette synthèse, avec les bancs de pierre le long des murs favorisant les palabres ; les sculptures sur bois aux motifs végétaux des doubles portes, qui révèlent aussi le statut et la prospérité des propriétaires ; l’organisation intérieure autour d’une cour à partir de laquelle plus on s’écarte, plus la pièce est sombre et propice à l’intimité ; l’escalier qui permet, à partir du centre, un éloignement en spirale jusqu’aux logements des domestiques sous le toit ; les balcons ouvragés de type indien ou arabe (s’il s’agit de moucharabieh, permettant de voir sans être vu), et les vitres colorées apportées par les commerçants indiens du Gujarat ; les fenêtres travaillées et les persiennes... Les portes en bois sculptées au tympan arrondi sont indiennes, tandis que les carrées sont plutôt posées sur des maisons habitées par des Arabes : les motifs habituels sont le dattier, symbole d’abondance, toutes sortes de fleurs comme le lotus, symbole de fertilité, des chaînes, symboles de protection, des ananas, des vases, parfois même des poissons plus ou moins stylisés et, de temps en temps, une inscription coranique au-dessus du linteau. Mais les habitants ont aujourd’hui parfois du mal à entretenir certaines de ces 2 000 maisons, travaillées par les pluies de la région malgré l’ajout de toits inclinés, alors que le modèle omanais d’origine était à terrasse. Des vendeurs ambulants de la vieille ville proposent du calamar frit un peu dur, du jus frais de canne à sucre, des objets d’art du pays. Vous découvrirez sans doute au coin des ruelles ce qu’on appelle les baraz, lieux des réunions informelles pour la version locale du palabre. Vous découvrirez aussi peut-être, au hasard de vos visites, ce qu’est l’udi : un mélange d’ingrédients variés comme le sucre, l’eau, du parfum, des fleurs, des épices et de l’eau de rose, que les femmes font brûler pour parfumer leur corps et les pièces des maisons. Autrefois, la ville était séparée de l’île par un canal naturel dont la Creek Road suit aujourd’hui le cours et qui fut comblé au début du XXe siècle.Visite. La vieille ville mérite d’être visitée pour ses nombreuses portes sculptées, ses balcons ombragés et très ouvragés, ses loges ajourées et ses vérandas et pour son incontournable musée : le marché aux esclaves (les géoles) et l'église anglicane, une visite marquée au fer rouge, au même titre que la maison des esclaves sur l'île de Gorée au Sénégal. Attention ! Il est normal de se perdre dans les ruelles de Stone Town au moins une fois. Si cela ne vous dit rien, quoiqu’une telle aventure autorise pas mal de découvertes, vous pouvez prendre un guide et nous vous le conseillons pour en apprendre davantage sur la ville. Surtout ne pas oublier que la population est essentiellement musulmane et pratiquante. Il est donc nécessaire de porter une tenue décente, ce qui sous-entend que les femmes doivent avoir le ventre et les genoux couverts au minimum.

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Photos et images de STONE TOWN

Beit-el-Ajaib, la Maison des Merveilles. Assalve - iStockphoto
Vue aérienne de l'archipel de Zanzibar. Assalve - iStockphoto
Dans les rues de Stone Town. SearchingForSatori - stock.adobe.com
Intérieur du Vieux Fort arabe de Zanzibar. Urf - iStockphoto
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