ÉGLISE NOTRE-DAME-DES-BLACHERNES
En bon état et bien entretenue, elle constitue l'un des plus prestigieux sites de la cité historique, mais paradoxalement elle reste peu connue des itinéraires classiques. La source considérée comme sacrée depuis la nuit des temps est à l'origine de la construction de l'église. En effet, cette dernière est édifiée bien plus tard, au Ve siècle, à l'initiative de l'empereur Marcien (450-457) et de sa femme Pulchérie, sœur du précédent empereur, le célèbre Théodose II (413-450). Léon V (457-474) achève l'œuvre et y apporte quelques modifications. Une statue de la Vierge est installée sur la source faisant couler l'eau de ses mains et un paracclésion (Haghia Soros) a été construit afin d'abriter sa prétendue tunique, rapportée de Terre sainte (Ve siècle) en même temps que d'autres pièces considérées également comme sacrées. De par sa proximité avec les murailles, on n'a pas de peine à imaginer que les esprits ont fait appel de nombreuses fois aux pouvoirs surnaturels des reliques et à la statue de la Vierge. Elle est reconstruite après un incendie au XIe siècle en même temps que l'édification du palais des Blachernes dont elle devient une dépendance. Il est vrai qu'aucun monument de l'époque byzantine n'a eu la chance de connaître une existence paisible : elle succombe de nouveau aux flammes, au XVe siècle, une vingtaine d'années avant la chute de la ville, et ce n'est qu'au XIXe siècle que l'on y installe une chapelle. Il ne subsiste malheureusement plus de vestige du passé, mais le site continue à attirer ses dévots, de toute confession (les musulmans reconnaissent la Vierge Marie comme la mère du prophète Jésus). Le christianisme a attribué de tout temps des pouvoirs surnaturels aux reliques. Proche du Grand Palais (Sultanahmet), la chapelle du Phare, dans l'un des deux ports sur la mer de Marmara, renfermait, par exemple, deux fragments de la Vraie Croix. Une autre pièce fortement symbolique et originaire de la ville sainte d'Urfa (Edesse) était le linceul (Sydoine) dans lequel Jésus aurait été enveloppé. Les Byzantins l'appelaient le Mandylion et la relique était exposée dans cette église tous les vendredis depuis le Xe siècle. Déjà affaibli et bien loin de sa magnificence légendaire, Byzance recevra un coup très dur lors de la quatrième croisade : une très grande partie de sa richesse restante s'envolera comme butin vers les différentes villes de l'Occident. C'est sans doute à ce moment-là que le Sydoine a disparu vers une destination inconnue.
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