MUSÉE DE LA LITTÉRATURE DU DIVAN (DIVAN EDEBIYATI MÜZESI, GALATA MEVLEVIHANESI).

Ancien couvent de derviches de Galata. En Turquie, un derviche, mot originaire du perse, désigne toute personne membre d’un ordre religieux et ayant atteint un certain niveau de maturité intellectuelle. Un sage d’une certaine façon. Les ordres religieux (tarikat) sont nombreux et influents dans l’Empire ottoman, particulièrement ceux des Mevlevi, fondé par Mevlana Celaleddin-ı Rumi (Mevlana, mosquée à Konya), proche de l’Etat. On les connaît plutôt sous l'appellation de « derviches tourneurs ». Construit en 1491, ce bâtiment constituait l’un des couvents réservés à l’ordre. Gravement endommagé par un incendie en 1766 sous le règne de Mustafa III, il est réhabilité dans les années qui suivent. Restauré sous Selim III puis sous Abdülmecid, il continue ses activités jusqu’en 1925, date à laquelle il est obligé de fermer comme tous les autres couvents, selon une loi promulguée sous l’ère Atatürk. Il est transformé en musée et ouvre ses portes au public en 1975. Bâti sous la forme d’un complexe religieux, le couvent est composé d’un semahane où se pratiquaient les danses rituelles giratoires, des cellules des derviches, d’un appartement aménagé pour le cheikh à la tête de la confrérie, d’une loge réservée au sultan, de la partie réservée aux membres féminins de la congrégation, d’une bibliothèque, d’une fontaine publique (sebil), d’un observatoire servant à la mesure du temps, d’une cuisine, de mausolées (türbe) et d’un cimetière. Parmi les hautes stèles funéraires du cimetière, l’une d’elles rappelle la mémoire d’un général français, le comte Claude Bonneval (1675-1747) qui, après avoir servi les Habsbourg, finit par commander l’artillerie du sultan Mahmud I^er sous le nom d’Ahmed Paşa. La partie transformée en musée est le semahane. Le monument, qui est un bel exemple du style baroque du XVIII^e siècle, est construit sur un plan octogonal. Les objets exposés sont relatifs à la culture mystique soufi et aux instruments de musique turcs.