TEMPLE DE SHAOLIN

Le temple se trouve sur un axe nord-sud entre la colline de Shaoshi et le pic de Wuru, dans un environnement boisé duquel il tire son nom (temple dans la forêt de Shaoshi). C’est ici que naquit la secte Chan, la plus importante du bouddhisme. Etablie en 495, sous le règne de l’empereur Taihe des Wei du Nord, par un moine indien venu dans la région pour transmettre la doctrine. En 527, Bodhidharma, un disciple de la 28^e génération de l’école fondée par Kasyapa, l’un des serviteurs de Sakyamuni, arrive d’Inde par les mers du Sud. Il s’installe dans le temple et réunit rapidement un grand nombre de fidèles à qui il transmet la doctrine du bouddhisme Chan. A partir de son expérience personnelle, basée sur la méditation intensive, son art d’autodéfense et l’observation minutieuse des oiseaux, insectes et poissons, Bodhidharma invente une forme de boxe, d’abord connue sous le nom de « boxe du cœur et de l’esprit », puis par la suite « boxe du temple de Shaolin ».

Le temple gagne rapidement en renommée et enregistre un développement exemplaire dans les siècles suivants.

Au début des Tang, Li Shimin, qui devint plus tard l’empereur Taizong, s’appuie sur le savoir-faire de trois moines de Shaolin (Zhijian, Huiyang et Tanzong) pour combattre un général ennemi de la dynastie des Sui sur le déclin.

La maîtrise acquise par les moines au cours des siècles fut hautement appréciée par la cour Tang qui offrit ensuite un soutien inconditionnel au temple de Shaolin. Surnommé le « Premier Temple sous les cieux », Shaolin atteint son apogée sous les Yuan et les Ming ; le temple comptait alors 2 000 moines. A partir des Qing, le prestige du temple déclina progressivement et, en 1928, Shi Yousan, un seigneur de la guerre, mit le feu aux édifices. L’incendie dura plus de 40 jours et ce fut l’incident le plus dévastateur que le temple ait connu. La plupart des édifices actuels sont de construction récente, imitation de l’architecture classique chinoise. Le nom du temple placé au-dessus de l’entrée est de la main de l’empereur Kangxi des Qing.

La salle du Roi céleste (Tianwang Dian) fut reconstruite en 1981 en même temps que la salle de Mahavira, l’édifice principal du temple.

La salle des Mille Bouddhas et la salle de Pandaravasini sont d’origine et rénovées récemment. La salle des Mille Bouddhas abrite deux statues Ming : une du bouddha Vairocana, en bronze, et l’autre du bouddha Amitabha, en pierre. Le sol en brique comporte les 48 empreintes du moine pratiquant ses mouvements de boxe. La salle de Pandaravasini, aussi appelée la salle d’Illustration de l’art de la boxe, comporte des représentations de la boxe de Shaolin sur les murs nord et sud. C’est ici que les moines pratiquaient la méditation, si importante dans la doctrine du bouddhisme Chan (méditation en position assise figée : contempler le mur).

A 300 m à l’ouest du temple, la forêt des stûpa (Talin), reliquaires abritant les restes des grands moines du temple : plus de 240 stûpa érigés sur un espace de 14 000 m². Le plus grand ensemble de stûpa de Chine.

Le complexe comprend depuis la fin des années 1980 un centre de formation au kung-fu du temple de Shaolin. Plusieurs autres écoles ont ensuite été ouvertes dans la montagne. La plupart proposent des stages pour les étrangers mais, attention, certaines ont abandonné leurs traditions au profit d’une approche beaucoup plus mercantile de leur art.