LA VIEILLE VILLE CHINOISE NANSHI

Réduite telle une peau de chagrin par l’apparition des concessions au XIXe et au début du XXe siècle, la vieille ville chinoise resta figée dans un passé révolu jusqu’à ces dernières années. Un guide de voyages publié en 1934 stipulait que « Shanghai n'était pas la Chine, que pour cela il fallait aller à Nanshi, (la ville du sud) dans la vieille ville chinoise… ». Si au temps des concessions les Chinois étaient obligés de rester dans la zone chinoise, plus tard une majorité s'y installa, s'acquittant d'une taxe pour cela. Ceux-ci n'avaient aucun droit de vote au sein des municipalités. Nanshi restait un ghetto purement chinois, sans foi ni loi, creuset des gangsters et révolutionnaires partis se cacher dans les ruelles étroites, bordées de tripots et de fumeries. Les étrangers, à l'exception des missionnaires, évitaient les lieux. Au cours du XIXe siècle, la vieille ville subit plusieurs incendies dévastateurs, mais conserva son architecture. Seuls les remparts de la ville, édifiés en 1553 furent démolis en 1912 et remplacés par la Renmin Lu, l'avenue circulaire marquant aujourd'hui les anciennes limites de la ville chinoise. Restée dans l'oubli depuis 1949, la vieille ville fait l'objet de grands travaux qui ont débuté en 1994-1995. Le quartier du jardin Yu a été remodelé. D'importantes architectures d'imitation y ont été érigées à la place des vieilles maisons traditionnelles. Passez sous le portique traditionnel chinois au carrefour de Henan Nanlu et de Fang Bang Lu pour arriver à l'ancien Bazar, autrefois appelé Bazar du Temple du dieu protecteur de la ville, au cœur duquel est situé le célèbre jardin Yu qui date du XIXe siècle. On note la présence de nombreux bijoutiers : selon la tradition, l’or acheté près des temples est supposé porter bonheur.