GULANGYU

Il suffit d’évoquer le nom de Xiamen à n’importe quel Chinois pour qu’il réponde immédiatement par une évocation passionnée de la beauté de Gulangyu. En 1841, les Britanniques assiégèrent l’île pour s’emparer de Xiamen. Après l’ouverture du port une année plus tard, les premiers étrangers s’y installèrent. Les nombreux missionnaires britanniques furent rapidement suivis par les ordres religieux américains : ils y établirent église, école et hôpital. Le consulat de sa majesté y fut érigé en 1863, puis cinq autres consulats dans les décennies suivantes (américain, français, espagnol, japonais et hollandais). Dans les années 1920, l’île devint le centre balnéaire de l’élite locale et des riches Chinois d’outre-mer. L’architecture coloniale de l’île remonte à la fin du XIX^e siècle. On apprécie particulièrement la quasi-absence de véhicules sur ce bout de terre de 2 km². En se promenant dans les ruelles ombragées bordées de très belles demeures coloniales, on entend souvent quelques notes de piano émaner des fenêtres ouvertes. En effet, l’île est depuis longtemps célèbre pour ses musiciens. L’auditorium de l’île (鼓浪屿音乐厅) propose chaque année un festival de musique classique ainsi que de réguliers concerts de musique chinoise et étrangère. Juste en face de l’embarcadère, la rue principale, à droite, grimpe au sommet d’une butte. Très animée, elle compte de nombreux magasins, des boutiques de souvenirs et de petits restaurants. S'il est toujours possible de se retrouver totalement seul au détour d'une des pittoresques venelles de l'île, la masse moutonnière des touristes locaux reste impressionnante tout au long de l'année. Pour satisfaire la demande, les développements les plus récents (fast-foods, grands magasins) changent eux aussi progressivement le visage de Gulangyu. Il faut donc se dépêcher avant que ne soient galvaudés tous les charmes de l'île !

Un chemin fait le tour de Gulangyu sur 4 km. En parcourant l’île dans le sens des aiguilles d’une montre se succèdent tour à tour les sites touristiques suivants : les jardins Haoyue et Yuyuan (construits au milieu des années 1980) ; le jardin Shuzhuang (菽庄花园), ensemble intéressant commandé par Lin Erjia, un tycoon taiwanais ayant trouvé refuge avec sa famille à Xiamen pendant la guerre sino-japonaise de 1894-1895 ; des plages de sable ; le rocher des Rayons du soleil (Riguangyan 日光岩 : le point le plus élevé de l’île !), enfin le musée de Zheng Chenggong. Un peu plus loin, le jardin botanique possède une grande variété de plantes tropicales et subtropicales rapportées d’Asie du Sud-Est.