PALAIS DU POTALA
Haut de 118 m, large de 400 m, imposant, il domine la plaine de Lhassa. Au VIIe siècle, Songtsen Gampo fit construire son palais sur la colline rouge qu’il baptisa Koukhar Podrang. De ce premier édifice ne demeurent que deux salles : la grotte où il avait l’habitude de méditer et, au-dessus, la chapelle qui renferme l’une des trois statues en bois de santal (trouvées à Kyirong) de Lokesvara, une forme ancienne de Tchenrézi. Les deux autres sont au Népal et à Dharamsala. Au-dessus de la porte, on peut lire une inscription en tibétain, en chinois et en mandchou, qui signifie « les fruits stupéfiants du champ du mérite ».
Tout comme les dalaï-lamas plus tard, Songtsen Gampo était considéré comme l’incarnation du protecteur du Tibet, Tchenrezi. C’est d’ailleurs pourquoi sa coiffe comporte l’image du bouddha Amithaba qui lui est associé.
Le palais prit par la suite le nom de Potala, en mémoire de la montagne du sud de l’Inde consacrée à Shiva par les hindous et à Avalokitesvara (forme sanscrite de Chenrezi) par les bouddhistes. La colonne Shöl, érigée en 764, face au Potala, par un général de Tsongkhapa, se trouve à présent de l’autre côté de la route, sur la place. Elle raconte comment les troupes tibétaines s’emparèrent de l’Asie centrale et de la capitale chinoise Chang-An (Xian).
La construction du palais actuel, commencée en 1645 sous le règne du 5e dalaï-lama, dura presque 50 ans. Ce dernier transféra en 1648 le gouvernement de Drepung dans le palais blanc, qui comprend les bâtiments administratifs. Le Potala demeure la résidence des dalaï-lamas, jusqu’au dernier d’entre eux. Le palais rouge abrite les chapelles, et le palais blanc les habitations.
Au fil des siècles, l’édifice s’est agrandi, chaque dalaï-lama y apportant sa contribution. Toutes leurs sépultures, sous forme de reliquaires (kudung), s’y trouvent également. Pillé durant la Révolution culturelle, le bâtiment ne fut pas endommagé grâce à l’intervention personnelle de Zhou Enlai – le dernier étage a brûlé par accident en 1984.
La visite se déroule sur les trois étages de ce palais bâti comme un véritable labyrinthe.
Toutes les chapelles ne sont pas ouvertes, loin de là, et d’un jour à l’autre, certaines s’ouvrent et d’autres ferment.
On ne fait jamais deux fois la même visite. Partout, statues, objets et reliquaires foisonnent et vous vous sentirez peut-être un peu perdu. Voici un bref aperçu des chapelles que vous traverserez, poussés par la foule des pèlerins… ou des touristes.
Étage supérieur : Chapelle de Maitreya, dont la statue contiendrait le cerveau d’Atisha.
Chapelle des mandalas en trois dimensions : Yamantaka, Guhyasamja et Samvara. Chapelle célébrant la victoire sur les Trois mondes. Chapelle du bonheur immortel, dédiée à Amitayus, le bouddha de Longue Vie, avec une représentation d’Ekajati, la gardienne du Dzogchen qui n’a qu’un œil et qu’une dent. Tombeau du 13e dalaï-lama, reliquaire à deux étages. Chapelle de Lokesvara (voir son histoire). On y accède par un petit escalier raide dont la partie centrale, réservée au dalaï-lama, est condamnée.
Étage en dessous. Chapelle de Kalachakra, avec les statues des 176 lamas de la lignée, et des sept rois de Shambhala. Chapelle de Sakyamouni. Chapelle d’Amitayus, bouddha de Longue Vie.
Grotte de méditation du roi Songtsen Gampo, remplie de statues le représentant avec ses épouses, son fils et ses ministres Thönmi Sambhota et Gawa.
Étage inférieur. Le grand hall d’assemblée comporte trente piliers massifs drapés d’un tissu blanc. Le trône n’aurait servi qu’au 6e dalaï-lama.
Chapelle des tombeaux, impressionnant reliquaire doré du 5e dalaï-lama, appelé le seul ornement du monde, entouré à droite et à gauche par ceux du 10e et du 12e dalaï-lama. Les huit autres contiennent des reliques de Sakyamouni.
Chapelle des détenteurs de la sagesse (rigdzin). Ce sont Guru Rimpoche et ses sept maîtres indiens, suivis par les huit manifestations de Guru Rimpoche escorté de ses deux compagnes Yeshe Tsogyal (tibétaine) et Mandarava (de Zahor).
Chapelle des étapes du chemin vers l’Eveil (lamrim), œuvre de Tsongkhapa.
Chapelle du saint, dédiée au 5e dalaï-lama, avec le reliquaire du 11e, les huit bouddhas de Médecine et les bouddhas des Trois temps (passé, présent et futur).
C’est par cette chapelle que l’on quitte le Potala en suivant un corridor.
Palhalubu (Tralha-Lubu). Depuis le toit du Potala, on aperçoit ce petit monastère troglodytique, niché au pied de la colline de Fer (chakpori). Un très bon endroit pour faire une photo du Potala le matin. Songtsen Gampo aurait médité dans la grotte dédiée aux Nagas, divinités marines (lou).
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