SITE ARCHÉOLOGIQUE DE DOUGGA

C'est l'un des plus beaux sites romains de Tunisie. Planté dans un beau décor, une grande partie des vestiges est bien conservée.

La visite commence par le théâtre taillé dans la pierre : il accueillait plus de 2 000 spectateurs sur 25 rangées de gradins. Des vestiges de colonnes et un mur de fond, en bon état, l'encadrent. Derrière le théâtre, les restes d'un temple dédié à Saturne. À l'ouest se trouvait le village, avec le forum et l'originale rose des vents, un cadran qui recense les 12 vents soufflant sur la région, la seule complète du monde romain. Le monument le mieux préservé est le capitole dédié à la triade Jupiter, Junon et Minerve, édifié en 166, où les 6 colonnes striées sont presque intactes. Elles précèdent la salle principale. Ce capitole est l'un des plus remarquables monuments de l'Afrique romaine. En longeant le forum, on parvient au temple de Junon Cælestis, édifié au début du III^e s. Au sud du forum, on rejoint les thermes liciniens, de même époque. On admire une salle à 12 colonnes, des sols en mosaïque ainsi que l'ensemble des thermes : palestre, pour les sports de combat, vestiaires, étuves et plusieurs salles, allant du chaud au froid. À côté des thermes se trouve la maison de Dionysos et d'Ulysse, qui comptait de superbes décorations, dont une mosaïque d'Ulysse charmé par les sirènes (transférée au Bardo). En repartant vers l'est, on arrive à la maison du Trifolium (le trèfle), une maison close du III^e s. Tout près, des thermes privés, les thermes des Cyclopes, en mauvais état. On y observera des latrines : un banc de pierre en arc de cercle, percé de trous. Leur nom vient d'une mosaïque qui y fut découverte.

Vers l'est, on voit l'arc de Septime Sévère, premier empereur africain. Daté de 205 ap. J.-C., et dans un mauvais état de conservation, il célèbre l'accession de Dougga au rang de municipe. Plus au sud, ne ratez pas l'un des rares monuments témoignant des civilisations préromaines en Tunisie, le mausolée libyco-punique. Il date du II^e siècle av. J.-C. et fut dédié à un prince numide, Ataban. Ce monument, d'une hauteur totale de 21 m, est décoré de motifs d'inspiration grecque (pilastres à chapiteaux éoliques, colonnes ioniques) et égyptienne (sphinx). Le mausolée fut endommagé au XIX^e siècle par les Britanniques, qui dérobèrent la plaque funéraire. Produit d'une double culture, libyque et punique, ce mausolée a ainsi permis, grâce aux inscriptions gravées dans les deux langues, de déchiffrer l'alphabet libyque.