20 apr. J.-C.

Installation du camp romain d’Aquincum, érigé en métropole de la Pannonie inférieure en 106.

406

Les Huns chassent les Romains de la province de Valeria à laquelle Aquincum était rattaché.

Fin du IXe siècle (896 ?)

Arrivée des sept tribus magyares menées par leur chef Árpád, qui s’installent à Óbuda et dans l’île de Csepel.

1erjanvier 1001-1189

Baptême d’István (Étienne), descendant de la lignée árpádienne, qui se fait couronner roi de Hongrie. Il s’installe à Székesfehérvár (à 70 km à l’ouest de Budapest). Sous le règne de Béla III (dynastie des Árpádiens), en 1189, la cour s’installe de nouveau à Óbuda.

Mars 1241-1242

Invasion de Pest d’abord, puis de Buda et d’Óbuda par les Mongols. La ville est en ruines. Cinq ans plus tard, la construction du château royal de Buda démarre. Au XIVe siècle, les Angevins puis les Luxembourg reprennent le flambeau dynastique. En 1445 s’achève l’agrandissement du palais royal à Buda où s’installe Sigismond de Luxembourg.

1458-1490

Règne de Mátyás Corvin. Sa femme, Béatrice d’Aragon, importe de son Italie natale la Renaissance. Grand mécène des arts et des sciences, le souverain hongrois reçoit à sa cour d’importantes personnalités étrangères telles que Filippo Lippi ou Botticelli.

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1526

Bataille de Mohács, que les Hongrois perdent face aux Ottomans. L’occupation ottomane démarre. Buda devient la capitale d’une des provinces de l’Empire ottoman alors qu’Óbuda, durement frappé par l’invasion, n’est plus qu’un village. Les Ottomans construisent bains et mosquées.

1686

Conquête de Pest, puis de Buda par Eugène de Savoie, général des Habsbourg qui chasse les Turcs. La dynastie des Habsbourg règnera jusqu’en 1918. Budapest se repeuple. L’ancien centre de Pest, réduit à néant, accueille l’afflux des Allemands.

1703-1711

Guerre d’indépendance malencontreuse, conduite par Ferenc Rákóczi II à la tête du soulèvement contre les Habsbourg. Le palais royal, détruit pendant le siège ottoman, est finalement reconstruit en 1771.

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1825-1848

Période des réformes de modernisation de la ville et du pays menée par le comte István Széchenyi, « le plus grand des Hongrois ». C’est à lui que revient la création de l’Académie hongroise des sciences, la construction du tunnel qui passe sous le château, ainsi que le pont des Chaînes (premier pont permanent reliant Pest à Buda).

1848-1849

Révolution des Hongrois contre les Habsbourg. Sándor Petőfi, l’un des plus grands poètes hongrois, élevé au rang de héros national, et ses compagnons font circuler un texte de douze points, contenant les réformes libérales exigées ainsi que des copies du chant national. Mais l’échec de la guerre d’indépendance, écrasée par les armées habsbourgeoises et tsaristes, accentue le despotisme autrichien.

1867

Compromis austro-hongrois : la Hongrie reste liée à l’Autriche par les ministères de la Guerre, des Finances et des Affaires étrangères. François-Joseph et Élisabeth entament leur règne.

1873

Unification de Buda, Pest et Óbuda en une seule et unique ville : Budapest, qui atteint rapidement le million d’habitants.

1896

Fêtes du millénaire de la « création » de la Hongrie par les tribus magyares. Budapest étrenne une foison de nouveaux bâtiments et d’institutions prestigieuses.

1914-1918

La Première Guerre mondiale entraîne la défaite des Autrichiens et des Hongrois. Une grave récession économique, politique et sociale frappe la Hongrie. La République hongroise est proclamée à la capitulation. Un an plus tard, Béla Kun proclame sa république communiste des trois mois.

1920

Traité de Trianon. La Hongrie perd les deux tiers de son territoire et un tiers de sa population, que se répartissent les pays alentour (Roumanie, Slovaquie, Ukraine, Serbie, Croatie, Autriche, Slovénie).

1938

La Hongrie, sous Miklós Horthy, promulgue ses premières lois antijuives. En 1941, le pays entre en guerre aux côtés de l’Allemagne. Mais l’amiral Horthy pratique une politique de « balançoire » et promet de ne pas se livrer aux déportations tout en continuant la guerre aux côtés de l’Allemagne nazie.

16 octobre 1944

Miklós Horthy est chassé par l’occupant nazi, les Croix fléchées, parti fasciste hongrois, prennent le pouvoir. Début des déportations juives. Tardives, elles seront néanmoins massives.

1945

Les troupes soviétiques libèrent Budapest. Trois ans plus tard, le régime communiste est instauré.

23 octobre 1956

Soulèvement contre le stalinisme écrasé par les chars soviétiques, les batailles font rage à Budapest, 200 000 Hongrois quittent le pays.

1963-1980

Le régime communiste de Kádár instaure une dictature molle et un certain confort économique.

1989

Chute du communisme en Hongrie et retour de la démocratie. Dix ans plus tard, la Hongrie entre dans l’OTAN.

2002 (7 et 21 avril)

Élections législatives marquées par un taux de participation record depuis les premières élections libres en 1990 (73,47 % au second tour). La gauche, dirigée par Peter Medgyessy, remporte la victoire. C’est une défaite amère pour la coalition dirigée par Viktor Orbán – premier ministre de 1998 à 2002 – qui ne remporte que 188 sièges sur 386.

2004

Intégration de la Hongrie dans l’Union européenne. Ferenc Gyurcsány (membre du Magyar Szocialista Párt, MSZP) succède à Peter Medgyessy au poste de Premier ministre, à la suite d’une crise gouvernementale. En 2006, la coalition de centre gauche au pouvoir remporte la majorité au Parlement. Ferenc Gyurcsány est reconduit.

2006

Dans un enregistrement interne diffusé sur la radio publique, Ferenc Gyurcsány reconnaît sans détour n’avoir fait « que des conneries » depuis son arrivée au pouvoir et avoir délibérément menti aux électeurs. Dans la nuit du 18 au 19 septembre, plusieurs milliers de manifestants révoltés tentent de saccager les locaux de la télévision publique. Les affrontements font plus de 150 blessés, dont une centaine parmi les forces de l’ordre. L’événement marquera la politique hongroise pour plus d’une décennie.

1er janvier 2008

La Hongrie entre dans l’espace Schengen.

Avril 2009

Le Premier ministre Gyurcsány finit par démissionner et laisse sa place à Gordon Bajnai. La Hongrie est touchée de plein fouet par la crise économique de 2008 et met en place des plans d'austérité (gel des salaires, suppression du treizième mois…).

2010

Victoire du FIDESZ (droite conservatrice) aux élections législatives d’avril, Viktor Orbán (re)devient Premier ministre : il dispose de la majorité constitutionnelle (deux tiers des sièges) au parlement. À l’automne, les élections municipales à travers le pays confirment l’avancée du FIDESZ. Budapest devient, pour la première fois depuis 1990, une ville de droite avec l’élection d’István Tarlos (allié du FIDESZ).

2011-2012

La loi sur les médias, controversée et modifiée en partie sur demande de la Commission européenne, entre en vigueur. Elle sera suivie quelques mois plus tard par une nouvelle Constitution, qui suscite de nombreuses critiques dans le pays comme à l'extérieur.

2014

Les élections parlementaires largement remportées par le FIDESZ-KDNP (nouvelle majorité des deux tiers) reconduisent Viktor Orbán à la tête de l'exécutif hongrois. Fin 2014, 100 000 manifestants obtiennent le retrait du projet de loi visant à taxer l'usage d'Internet en Hongrie.

Septembre-octobre 2015

La Hongrie clôture sa frontière avec la Serbie et la Croatie pour endiguer le flot de réfugiés foulant son sol (400 000 entrées illégales en 2015). Un an plus tard, le gouvernement Orbán lance un référendum sur les quotas de répartition de réfugiés, initiés par la Commission européenne. Les électeurs rejettent massivement l'idée de quota mais le résultat est invalidé faute d'une participation suffisante. Quelques jours plus tard, le plus grand quotidien d’opposition, le Népszabadság, cesse d'être diffusé, à cause des soi-disant difficultés économiques du titre.

2018-2022

Élections parlementaires remportées par le FIDESZ-KDNP, Viktor Orbán entame son troisième mandat consécutif. Sa coalition au pouvoir dispose à nouveau des deux tiers au Parlement. Fin 2018, Nikola Gruevski, ancien Premier ministre nord-macédonien condamné à deux ans de prison dans son pays, reçoit l'asile politique en Hongrie. À l’automne 2019, à la surprise générale, les élections municipales à Budapest portent un candidat de l’opposition (gauche/écologiste) à la mairie. Un mois plus tard, l’Université d’Europe centrale fait son déménagement à Vienne, l’accréditation de ses diplômes américains n’ayant pas été renouvelée par le gouvernement de Viktor Orbán. En avril 2022, pour la première fois depuis 2010, Viktor Orbán a affronté une opposition unie dans les urnes qui a tenté de lui ravir sa quatrième élection consécutive. Pourtant, son parti a remporté à 54 % les élections législatives.

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2023

Cent cinquante ans d'unification

L'année 2023 marque les 150 ans de l'unification de Buda, Óbuda et Pest. À cette occasion, près de 100 événements sont organisés et s'étendront jusqu'en 2024. Par exemple, le pont des chaînes rouvrira à l'automne 2023, le marathon de Budapest accueillera les coureurs du monde entier en octobre, le musée d'histoire accueillera une nouvelle exposition, des hôtels rouvriront ou seront inaugurés…

La Hongrie connait par ailleurs des tensions avec l'Ukraine, suite notamment au transfert de soldats ukrainiens originaires de Transcarpatie, début juin 2023.