MUSÉE NATIONAL D'HISTOIRE DU VIÊT NAM

Le musée a été construit sur le site concédé par les autorités vietnamiennes à la France en 1874. À l’emplacement du musée se trouvait autrefois le siège du consulat de France, transformé en hôtel du Résident de France jusqu’en 1887. L’actuel bâtiment, dessiné par Ernest Hébrard, architecte en chef du gouvernement général de l'Indochine, fut construit entre 1926 et 1930 et achevé en 1932. C’est un exemple du style d'architecture indochinoise, dont Hébrard fut le fondateur, qui marie les standards techniques et l'esthétique de l'architecture française de cette époque et ceux de l'architecture traditionnelle vietnamienne. Ex-musée de l’école française d’Extrême-Orient (musée Louis-Finot, du nom du premier directeur de l’école : cf. le sigle de l’Efeo frappé sur les côtés du pavillon d’entrée octogonal), il est, depuis 1954 et le retrait des Français, dédié à l’histoire du Viêt Nam depuis ses origines préhistoriques jusqu’à la proclamation en 1945 de la République démocratique du Viêt Nam. Il a subi pillages et vols avant d’être restructuré.

Parmi les pièces les plus importantes, d'impressionnants tambours de bronze, témoignages de la culture de Dong Son (du nom du village du nord Viêt Nam où ils ont été exhumés). Le musée présente également statues, reliefs et objets en terre cuite dont certains sont parmi les plus anciens témoignages du Champa (du V^e au XIII^e siècle). Moins spectaculaires que les statues gigantesques, mais essentielles pour le travail des historiens, plusieurs stèles : stèle de fondation du sanctuaire cham de Po Nagar à Nha Trang et stèle provenant du sanctuaire cham de My Son datant de 731, stèle de Vinh Lang, dont le texte gravé a été composé par Nguyên Trai (1380-1442), héros national, stratège et homme de lettres, conseiller politique et militaire de Le Loi (1385-1433), qui repoussa l'envahisseur chinois et deviendra l'empereur Le Thai Tô.

Le musée organise souvent des expositions temporaires d’un très grand intérêt, mais les moyens font défaut pour présenter de façon moderne des vestiges et des découvertes archéologiques remarquables.

Un autre bâtiment (216, Tran Quang Khai ou 25, Tong Dan) est consacré à l'histoire moderne, de 1858 à nos jours. Installé dans l’ancien musée des Mines de l’Indochine, il retrace en détail l’histoire de la lutte anticolonialiste, ses phases cachées, les origines des héros de la révolution, leurs études, leur vie… Comment l’étincelle de la révolte partit de Paris, de Hong Kong ou de Pékin.