CHAMP DE PIERRES

Il témoigne de la très ancienne occupation de la région. Plus de 200 roches gravées et sculptées sont dispersées dans les rizières. Elles comportent également des inscriptions que les chercheurs n’ont pas encore déchiffrées. C’est la tâche de P. Le Failler, historien et chercheur à l’École française d’Extrême-Orient (Efeo), qui travaille sur cette énigme depuis plusieurs années. Selon P. Le Failler, « connus depuis 1925, les énigmatiques pétroglyphes de Sapa, dans la province de Lao-Cai, donnent à voir des modèles originaux de cartographie sur pierre. Dénués d’écriture, les graveurs nous ont néanmoins laissé une description fine de leur monde. Les réseaux de rizières en terrasses gravés dans la roche, l’entrelacs des aménagements hydrauliques ou la figuration des villages permet l’étude de leur morphologie et renseigne sur l’évolution des implantations humaines dans les hautes vallées ». L’Efeo a accompli un travail de recensement qui s’avérait indispensable du fait des actes de vandalisme qui ont abîmé nombre d’inscriptions. Les coordonnées des pierres ont été relevées par GPS, et chaque inscription a fait l’objet d’un estampage à des fins de numérisation. Les populations locales ont toujours connu les pierres, mais sont incapables d’en expliquer l’origine. Certaines inscriptions sont sinisantes, mais inconnues ; d’autres utilisent un alphabet non identifié. La région a connu d’importants mouvements migratoires à tel point que la mémoire locale a perdu le souvenir de ceux qui étaient là il y a seulement deux cents ans.