LE FORT DE SHAR-E-GHOLGHOLA
Shar-e-Gholghola signifie « la cité du bruit ». La cité islamique de Bamiyan s’étendait à travers le grand plateau situé au sud des falaises des bouddhas. Au cœur de ce plateau, se dresse une haute citadelle qui date de la moitié du XIIe siècle. Bamiyan vivait alors son époque de splendeur, sous la dynastie des Shansabani, instaurée dans cette cité par Fakhruddin Ghori, le frère aîné d’Alauddin, connu pour avoir brûlé Ghazni en 1151. Exclu du royaume de Ghor parce que sa mère était une pauvre esclave, Fakhruddin avait mis à profit ses talents pour étendre sa souveraineté au nord, à Kashgarn, à l’est, dans le Cachemire, et, à l’ouest, vers Balkh, en gardant toujours Bamiyan comme capitale. Les rois shansabani qui lui succédèrent étaient décrits par leurs contemporains comme des protecteurs des savants et de la justice. Les membres de cette dynastie occupaient des positions importantes à la cour des Abbassides de Bagdad. C’était un royaume opulent, mais dont le règne fut relativement court puisque le dernier prince fut tué en 1215 par le Shah Khawarizm. A cette époque, Bamiyan était commandée par le fils aîné de Khawarizm Shah, Jalaluddin. En 1221, ce dernier défendit le royaume contre la destruction absolue voulue par Gengis Khan. Les Mongols et leur armée campaient à l’entrée de la vallée de Kakrak et éprouvaient quelques difficultés à prendre la citadelle de Gholghola.
Animée par un obscur désir de vengeance, la fille du roi Jalaluddin envoya dans la tente de Gengis Khan une flèche avec un message. Le message disait qu’il y avait une source souterraine approvisionnant la citadelle en eau et suggérait au conquérant qu’il construise un barrage. Suivant ce conseil, Gengis Khan mit rapidement l’ennemi en déroute et entra dans la citadelle pour mettre à exécution son serment de tuer chaque homme, chaque femme et enfant, oiseau et animal de cette vallée. Après la mort de son petit-fils, il avait en effet juré de se venger. Et ce sont les cris qui accompagnèrent le massacre final qui ont donné à la citadelle le nom qu’on lui connaît aujourd’hui : la cité du bruit. C’est ainsi que Gengis Khan rendit cette vallée mortellement silencieuse.
Visite. L’ascension au sommet de ces ruines est à ne pas manquer, d’abord parce qu’elle offre une vue magnifique sur la vallée entière. Au nord, les grottes bouddhiques ; derrière, des montagnes à n’en plus finir. Au pied de la citadelle, côté nord, un patchwork de champs longe la rivière. A l’est, on aperçoit les montagnes de la vallée de Kakrak. Les tours élancées s’élèvent distinctement vers le ciel. Vers le sud, on aperçoit au loin les montagnes de Koh-i-Baba et le pic Shah Foladi, le plus haut de l’Hindu Kush (4 951 m), recouvert de neige.
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