SITE GRECO-BOUDDHIQUE DE HADDA

Les restes de la civilisation bouddhique ne sont malheureusement plus visibles à Hadda. Mais, avant d’entrer dans Jalalabad, quand on arrive de Kaboul, on peut apercevoir des grottes bouddhiques, du pont de la rivière Sorkhrod (la rivière rouge). Quelques stupas sont visibles autour de Jalalabad, en particulier au bord de la rivière Sorkhrod. Les grands arbres du bazar sont des pipals (Ficus religiosa), l’arbre du Bouddha, qui serait lui-même venu dans la région à l’occasion d’une de ses incarnations. Hadda est un site archéologique gréco-bouddhique où ont été découverts de nombreux stupas. Vers 399 après J.-C., le site bouddhique de Hadda, où est conservé un os du crâne de Bouddha, est particulièrement vénéré. Il connaît son apogée aux environs de 400 après J.-C. Au V^e siècle, toute la région est bouddhiste et Hadda en est un centre majeur. Le site est en principe abandonné vers 530, quand le bouddhisme commence à se déplacer vers l’ouest, notamment à Bamiyan.

Visite. Le stupa, élevé sur une relique de Bouddha, est entouré de monuments et de nombreux autres petits stupas. Le site s’étend sur 15 km², dans une plaine entourée de collines. Une fresque illustre la richesse du royaume kouchan. Les petites caves des moines ont été utilisées pendant la guerre par les moudjahidines. En 1923, un architecte français visite le site de Hadda et y découvre une vingtaine de stupas. Quelques années plus tard, une trentaine de grandes statues sont mises au jour ainsi que plusieurs milliers de sculptures gréco-bouddhiques datant du I^er siècle après J.-C. C’est également ici que seront découverts les plus anciens manuscrits bouddhiques, du I^er siècle. Les fouilles reprennent en 1965-1966. Les trésors découverts sont à l’époque partagés entre le musée Guimet en France, et le musée de Kaboul (au musée Guimet, une salle Hadda est inaugurée en 1929). Mais, après 1979, la guerre vient bouleverser la région. Bombardé par l’aviation soviétique, le site est en plus pillé, comme la plupart des sites archéologiques du pays.

Les grottes vont servir de cache aux moudjahidines et le site va accueillir des camps d’entraînement d’Al-Qaïda. Des statues sont revendues au Pakistan. Le site entier est détruit. En 2000, il n’en reste plus rien et les talibans en achèvent la destruction.