PLAGES DE RAS AL YA

Certains moments, au fil du voyage, sont immédiatement précieux, certifiés inoubliables. Sur cette île rendue lointaine par la lenteur brinquebalante de son ferry, à un demi-millier de kilomètres de la capitale et comme à des années-lumière du temps présent, voici un de ces moments rares. Ils ne figurent sur aucun catalogue de voyagiste agréé, ne sont pas fléchés, encore moins répertoriés dans les guides. Ils sont un précipité de simple nature à la naissance du monde, un choc sauvage. Deux solutions : vous dormez à l'hôtel à 13 km au nord et vous y venez en excursion à la journée, ou bien vous y passez la nuit pour avoir peut-être la chance d'apercevoir, au tout petit matin, les dames caouannes (Loggerhead en anglais). Pour bivouaquer ou se baigner, on préférera éventuellement descendre 6 km plus au sud, sur l'autre plage magnifique ornée d'une épave, avec l'avantage d'un ruban de sable moins large rendant la mer plus facile d'accès en approche automobile. Le plus grand respect est demandé aux voyageurs qui devront faire preuve d’un vrai sens des responsabilités afin de ne pas perturber le processus de ponte et entraîner un retour prématuré à la mer : ne pas marcher n’importe où la nuit sur les plages où les tortues se reproduisent (risque d’écraser les petits ou de couper la route aux reptiles), ne pas braquer de lampes torches ni utiliser de flashs, ne pas parler de façon intempestive, ne pas encercler les animaux ni tenter de les approcher. De façon globale : rester discret, à distance et ne toucher à rien.