JUNKANOO FESTIVAL

Le carnaval est une des expressions les plus authentiques de la culture bahaméenne. Il est une tradition très vivante sur toutes les îles de la région Caraïbes, de Cuba à Trinidad. La célébration du carnaval date de la conquête espagnole. A l’origine, les deux périodes de sa célébration correspondaient aux jours précédant le Carême et le solstice d’été.

Aux Bahamas, il s’appelle « Junkanoo ». L’origine de ce mot est incertaine ; il dériverait du nom « John Canoe » d’un chef de tribu africaine qui obtint l’autorisation de célébrer des fêtes avec sa tribu après leur déportation sur les îles. D’autres privilégient l’hypothèse du terme français « gens inconnus » qui désignerait les danseurs masqués. L’histoire du Junkanoo prend sa source dans une tradition datant de l’esclavage, aux XVI^e et XVII^e siècles, quand les Africains se voyaient accorder trois jours de liberté pour célébrer Noël. Equipés de masques, de tambours et de cloches, ils défilaient bruyamment dans les villages des îles. Après l’abolition de l’esclavage, le Junkanoo disparaît quasiment pour mieux renaître aujourd’hui.

Les rues s'animent pour un défilé haut en couleur (le « Junkanoo Rush Out »), et retentissent les accords joyeux du goombay, la musique traditionnelle rythmée par le son des tambours tendus de peaux de chèvre, des cors, des cloches de vaches en cuivre qui tintent gravement, et des sifflets qui stridulent. D’autres instruments moins traditionnels comme les trompettes ou les trombones ont fait leur apparition plus récemment. Les festivités atteignent leur paroxysme à Nassau, le jour du Boxing Day (26 décembre) quand le défilé démarre aux petites heures du jour, de 2h à 8h du matin. Sur Grand Bahama Island, le défilé se déroule le jour de l’an à partir de 17h.

Les groupes qui peuvent atteindre jusqu’à mille personnes ont chacun choisi un thème qui transparaît dans les costumes, la musique et la chorégraphie ; les différents groupes préparent leur défilé durant de longs mois avant le grand jour. Les masques et les costumes rappellent les traditions et les coutumes du passé, un passé aux racines africaines bien présentes. A l’issue de la parade, un comité de juges décerne les prix qui récompensent les meilleurs groupes et ceux-ci redéfilent le 1^er janvier des petites heures du jour à la fin de la matinée. Une fois l’effervescence du Junkanoo retombée, les groupes se lancent très vite dans la préparation du carnaval de l’année suivante. Des parades de Junkanoo ont également lieu lors de toutes les fêtes nationales ou festivals importants, et ce tout au long de l’année.