CATHÉDRALE DE SVETITSKHOVELI
Cathédrale classée au patrimoine de l'Unesco abritant plusieurs tombes de souverains.
Elle est exceptionnelle. Sur le plan architectural, c'est un chef-d'œuvre. Sur le plan symbolique et spirituel, le site est unique aussi, la cathédrale est un des derniers témoins du royaume de Kartli (IIIe-Ve siècle). L'architecture du monument actuel, reconstruit sur des édifices datant du Ve siècle, remonte au XIe siècle. Elle reflète l'extrême raffinement de l'art médiéval de l'époque. Cet édifice conserve encore des vestiges nettement plus anciens, comme des fresques murales remontant à l'Antiquité. Classée au patrimoine de l'Unesco comme les autres monuments de Mtskheta, la cathédrale reflète le haut niveau de la culture, de l'art et de l'évolution sociale, politique et économique atteint par le royaume de Kartli et de son impact sur sa région. Rappelons-le : ici fut introduit le christianisme en Géorgie. D'ici, la nouvelle religion a été diffusée et s'est épanouie dans tout le pays. Svetitskhoveli, littéralement « colonne donnant la vie », est toujours le monument le plus sacré de Géorgie. Avant de le visiter, respectez les consignes : évitez de porter des tee-shirts sans manches, les shorts sont interdits, et les femmes, même en pantalon, doivent couvrir leurs jambes et leurs cheveux.
La cathédrale tient son nom d'une très vieille légende. La cathédrale abrite plusieurs tombes de souverains. L'histoire raconte que le monument originel aurait été construit au IVe siècle, peu de temps après la conversion du roi Mirian au christianisme, selon l'injonction de sainte Nino, instigatrice de cette conversion. L'édifice, en bois à l'origine, était construit au-dessus de l'emplacement de la tombe de sainte Sidonie étreignant dans ses mains le linceul de Jésus-Christ, rapporté de Jérusalem par Elias, qui l'avait acquis d'un soldat sur le Golgotha, selon le récit d'une très vieille légende. Détruit régulièrement par les armées d'invasion se succédant au fil des siècles, le monument actuel fut érigé entre 1010 et 1029. Ce lieu était autrefois le siège du patriarcat avant d'être transféré à Tbilissi pour des raisons politiques. Les rois y étaient couronnés, s'y mariaient, puis y étaient inhumés. À l'époque médiévale, l'Église n'avait pas seulement un impact fondamental sur la vie quotidienne des Géorgiens, elle était propriétaire de très nombreuses terres, à l'origine de sa richesse. Cerné de murailles, datées du XVIIIe siècle, restaurées sous le règne d'Héraclius II, le monument arbore une très belle allure. Il est surmonté d'une coupole verte d'une hauteur de 54 m, de plan cruciforme à trois nefs. Vous franchirez en premier lieu la porte des Taureaux datée du XIe siècle. Elle tient son nom de deux têtes de taureau apparaissant sur le mur. Ils sont un symbole de fertilité. Le monument est si admirable que l'on raconte que le souverain au pouvoir à Mtskheta fut si jaloux de la beauté de la cathédrale qu'il fit couper la main de son architecte.
Si on visite le monument dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, à l'extérieur, en longeant la façade ouest, un ensemble de bas-reliefs représentent saint Georges accompagné d'aigles, de vignes et de lions. Ces derniers symbolisent la richesse et la fécondité. Les murets devant le mur sont tout ce qui reste de chapelles latérales détruites par les Russes au XIXe siècle. La façade orientale est plus richement décorée. Trois fenêtres évoquent la sainte Trinité. Elles sont ornées d'un aigle et d'un lion, représentant les nobles et les lignées royales. Sur le mur nord, apparaissent Jésus, la croix, un aigle et des rayons qui représenteraient peut-être les treize pères assyriens ou sainte Nino. La main tenant l'équerre serait la signature de l'infortuné architecte.
À l'intérieur, à gauche, vous verrez un bassin rectangulaire faisant office de fonts baptismaux. On y a procédé au baptême du roi Mirian et de son épouse Nana, puis des souverains successifs. Le trésor aurait été caché dans les parties supérieures. Au fond à droite, est installée la maquette d'une église datée du XIIIe siècle qui aurait été construite à Jérusalem par l'empereur romain Constantin. L'édifice originel aurait été bâti sur les lieux mêmes de la crucifixion du Christ. À gauche, le socle du fameux pilier vivant, à l'origine du nom de l'église, qui soutenait autrefois l'édifice originel, bâti en bois. Plus loin, vous verrez le siège du catholicos. Sainte Sidonie est toujours enterrée sur les lieux. Autrefois existait encore un arbre qui aurait poussé sur sa tombe. Des colonnes sont couvertes de fresques, représentant Constantin et sa mère Hélène autour de la croix, Jésus guérissant un malade, le Christ entrant à Jérusalem, l'Annonciation, l'archange Gabriel, la sainte Trinité, Abraham… Vous y verrez aussi les quatre évangélistes. Le roi Vakhtang Gorgasali, qui construisit l'église en pierre, de même que treize autres souverains sont enterrés ici. Les fresques du mur, à droite montrent Jésus au milieu des douze signes du zodiaque, une représentation assez rare dans l'art chrétien. Dans l'abside, au fond, la fresque du Christ, monumentale, remonte au XIe siècle. C'est la plus remarquable et la plus ancienne. Les autres fresques ornant l'église ont été exécutées en majorité au cours du XVIIe siècle. Deux chapelles dédiées respectivement à saint Élie et à saint Nicolas côtoient l'immense fresque. Ainsi l'église raconte toute son histoire.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
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Avis des membres sur CATHÉDRALE DE SVETITSKHOVELI
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
L'intérieur est sobre, mais bien décoré.