MAUSOLÉE DES SEPT-FRÈRES
Étrange lieu de dévotion et de superstition, ce mausolée musulman (Turbe Sedam Braće) doit son nom aux sept cercueils exposés aux fenêtres, que la légende dit être ceux de sept frères. Il s’agit en fait de sept hommes sans lien de parenté, exécutés et enterrés ici entre 1663 et 1697. S’ils ne sont pas frères, ils partagent le fait d’avoir été accusés à tort et innocentés après leur décapitation. En 1815, les riverains affirment que des lumières apparaissent au-dessus des sept tombes. Topal Osman Pacha, alors gouverneur de Bosnie et futur grand vizir de l’Empire ottoman, vient sur place et constate le même phénomène. Il ordonne aussitôt de construire une mosquée, un tekké et un tombeau où seront désormais exposés les sept cercueils. Deux siècles plus tard, le tekké a disparu, mais la superstition demeure. Selon la croyance populaire, si l’on vient ici avec une question sur son avenir, on obtiendra la réponse. Pour cela, il faut d’abord réciter une prière devant la porte. Puis faire de même devant chacune des sept fenêtres, en touchant celles-ci et en y glissant une pièce de monnaie. Après l’insertion de la même somme dans les sept fenêtres, il faut repartir en prenant un autre chemin que celui par lequel on est arrivé. La réponse à la question viendra des premiers mots que l’on entendra prononcés par les passants.
Un rituel qui perdure. Tel étudiant s’interrogeant sur sa réussite à un examen aurait entendu les premiers passants croisés prononcer le chiffre neuf, qui devra être la note de sa copie. Telle jeune femme se demandant qui sera son mari aurait, elle, entendu deux personnes discuter, l’une d’elles disant « Je me suis marié à Mahmutovac ». C’est dans ce même quartier proche de Bistrik qu’elle aurait trouvé et épousé l’élu de son cœur. On n’est pas forcé d’y croire, mais cela peut être l’occasion de se débarrasser de ses derniers marks convertibles avant de reprendre l’avion. Les pièces de monnaie glissées dans les fenêtres ne sont de toute façon pas perdues, puisqu’elles servent ensuite aux bonnes œuvres de la communauté musulmane. De nombreux Sarajéviens de toutes confessions ont toujours l’habitude de venir au moins une fois par an poser leur question ici. Ce rituel illustre l’art du komšiluk, le « bon voisinage » entre communautés. Il était jusqu’à la dernière guerre encore plus étonnant : la tradition voulait que l’on effectue un parcours en triangle entre le mausolée musulman, le monastère catholique des franciscains et la vieille église orthodoxe des Archanges pour faire des offrandes dans chaque sanctuaire.
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Avis des membres sur MAUSOLÉE DES SEPT-FRÈRES
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