VIEUX CIMETIÈRE JUIF DE KOVAČIĆI
Y aller et contacter
Utilisé entre 1630 et 1966, ce cimetière juif (Staro Jevrejsko Groblje u Kovačićima) est le plus grand d’Europe après celui de Prague. Il est inscrit depuis 2018 sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’Unesco. Son caractère exceptionnel tient à ses 3 850 tombes séfarades aux formes variées qui se rapprochent de trois traditions distinctes : des sépultures traditionnelles espagnoles, des pierres tombales inspirées des stećci bosniens et d’autres des stèles ottomanes. Le site s’étend sur 3 ha à flanc de colline avec de vastes zones mal entretenues et des tombes endommagées par les artilleurs de l’armée serbe de Bosnie postés ici durant le siège de 1992-1996. Il comprend une chapelle construite en 1924, un ossuaire ashkénaze créé à l’occasion de la fermeture d’un autre cimetière en 1962, une gueniza (lieu où sont enterrés les livres endommagés) utilisée à partir de 1916 ainsi que quatre monuments de la Shoah : l’un pour les victimes séfarades, deux pour les victimes ashkénazes et un autre pour les victimes des crimes commis par les oustachis croates.
Hébreu et ladino. Les tombes « à l’espagnole » (dalles horizontales ou en forme de sarcophage) rappellent l’origine des Séfarades de Sarajevo, chassés de la péninsule ibérique en 1492 et installés ici à partir de 1550. Ces pierres sont fréquemment gravées de symboles (arbre abattu, sablier, crâne…). Les tombes « à la bosnienne » reprennent la forme de coffre monolithique de nombreux stećci des nécropoles médiévales du pays. Quant aux tombes « à l’ottomane », plus tardives, elles présentent une partie supérieure parfois arrondie ou striée évoquant le turban qui orne les nişans des cimetières musulmans. Cette variété de sépultures témoigne de la persistance de traditions importées ou, au contraire, d’une assimilation des cultures locales. Par ailleurs, dans les épitaphes, on distingue aussi des inscriptions tantôt en hébreu, tantôt en ladino, la langue séfarade proche de l’espagnol, voir en turc ottoman (caractères arabes) pour un défunt originaire de Constantinople, la capitale ottomane. Mais l’influence de la culture ashkénaze d’Europe centrale se fait sentir : à partir du XIXe siècle, la plupart des épitaphes sont rédigées en hébreu, même si le ladino continue d’être encore parlé. Pour information, depuis 1966, la petite communauté juive de la ville dispose d’un carré au grand cimetière municipal de Bare (rue Jukićeva, 1,5 km au nord-ouest du complexe olympique de Koševo).
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Réservez les Meilleures Activités avec Get Your Guide
Avis des membres sur VIEUX CIMETIÈRE JUIF DE KOVAČIĆI
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.