HAMMAM GAZI HÜSREV-BEY - INSTITUT BOSNIAQUE
Cet ancien hammam (Gazi Husrev-Begov Hamam) fut construit durant la seconde moitié du XVIe siècle. C’est le plus grand et le mieux conservé des sept établissements de bains publics datant de la période ottomane à Sarajevo. Resté en activité jusqu’en 1916, il servit notamment, durant le siège de 1992-1996, de marché couvert à l’abri des tirs des snipers. Depuis sa rénovation en 1998, il fait partie de l’Institut bosniaque (Bošnjački Institut), institution culturelle la plus visitée de la ville (essentiellement par le public local et la diaspora). Il est situé à gauche dans la cour d’entrée de l’institut. Conçu comme un bain romain, il comprenait des bains chauds, des piscines et des bains secs avec un système complexe de chauffage et de canalisations. Il est surmonté de huit coupoles en plomb : deux grandes au-dessus de la façade, deux moyennes dans la partie centrale et quatre petites au fond. Il s’agit d’un cas assez rare dans le pays de çift-hamam, un « hammam double » pouvant accueillir hommes et femmes dans deux parties distinctes (un autre existe à Blagaj). À partir du XIXe siècle, une extension réservée aux non-musulmans fut ajoutée. Elle servait notamment pour les ablutions rituelles des habitants du quartier juif voisin.
Superbe collection ethnographique. Rattaché à la fondation de la mosquée Gazi Hüsrev-Bey au XVIIe siècle, le hammam est aujourd’hui géré conjointement avec l’Institut bosniaque. Ce dernier fut fondé à Zurich en 1988 par Adil Zulfikarpašić (1921-2008), dont le tombeau se trouve dans la cour d’entrée. Ancien partisan, mais opposé à Tito, celui-ci s’exila en Suisse et milita pour une identité « bosniaque » au sein de la Yougoslavie (les autorités socialistes ne reconnaissaient alors qu’une « nationalité musulmane »). Toute sa vie, cet homme d’affaires et philanthrope amassa des objets et livres de la culture bosniaque. Ce sont ces collections qui sont présentées dans le bâtiment moderne adossé, depuis 2001, au hammam Gazi Hüsrev-Bey : pièces de monnaie, timbres, sceaux, manuscrits islamiques… On remarque notamment la collection d’art avec plus de 1 500 œuvres de 200 artistes, parmi lesquelles figure en bonne place La Danse de la chèvre (Kozaračko kolo) du grand peintre de Tuzla Ismet Mujezinović (1907-1984). La collection ethnologique (XIXe-XXe siècles) est également très riche avec de superbes bijoux, des meubles en bois sculpté ainsi que des anterija, tuniques longues de soie ou de velours finement brodées.
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