TEKKÉ DE BLAGAJ
Ce tekké du XVIIe siècle (Tekija Blagaj) est l’un des plus célèbres monuments du pays avec le Vieux-Pont de Mostar. La visite est rapide, mais le site est magnifique : nichés au pied de la falaise de la colline d’Orlovača (411 m d’altitude), de superbes bâtiments aux murs blancs et aux toits de lauzes se reflètent dans les eaux de la Buna, juste à côté de la source de celle-ci. Il s’agit d’un lieu de culte soufi. Le soufisme est la branche mystique et ésotérique de l’islam. Réputées pour la poésie, l’érudition et l’esprit de tolérance de leurs derviches, les tariqas (confréries soufies) furent un rouage essentiel de l’Empire ottoman. Fondé par un derviche de Mostar vers 1650, sans doute à l’emplacement d’un lieu de culte chrétien, le tekké de Blagaj appartenait à la puissante tariqa des halvetis. Mais ce fut une autre grande confrérie, plus rigoriste, celle des nakshibandis, qui prit possession des lieux au cours du XIXe siècle. Malgré deux destructions causées par des chutes de rochers de la falaise, vers 1820 et en 1851, le tekké demeura actif jusqu’en 1925. Il tomba ensuite dans l’oubli, avant que la communauté musulmane de Yougoslavie soit autorisée à y organiser des cérémonies à partir 1974. Restauré en 2011, il accueille de nouveau une communauté de derviches nakshibandis turcs et bosniaques.
Visite. Le complexe se compose de plusieurs bâtiments de style ottoman classique (logements, ancien hammam, salle de prière, etc.), dont une partie a été transformée pour les visiteurs (restaurant, boutique, café) avec la musafirhana (« maison des voyageurs ») servant de musée. En partie incrustée dans la falaise, elle a été érigée au XVIIe siècle, puis reconstruite en 1851. Fut alors ajouté une véranda au premier étage qui surplombe la rivière et sert aujourd’hui encore pour la prière et les chants religieux. C’est dans cette petite pièce appelée la semahana que l’on peut assister au zikr (cérémonie rituelle) : des chants rythmiques et répétitifs parfois accompagnés de tambours. Ils doivent conduire les participants à un état extatique. Le complexe abrite également un tombeau de 6 m de hauteur. Celui-ci contient les sarcophages de Sari Saltik et de son disciple Achik Basha. Sari Saltik fut un missionnaire turkmène de la confrérie des bektashis au XIIIe siècle. La légende dit qu’il avait exigé que ses restes mortuaires soient placés dans huit cercueils et envoyés dans huit pays différents aux fins d’islamiser les populations. Dans les Balkans, on trouve deux autres tombeaux de Sari Saltik, à Kruja (Albanie) et à Kaliakra (Bulgarie).
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Avis des membres sur TEKKÉ DE BLAGAJ
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
Précisons que si la maison a été transformée en musée, la présence de tombeaux en fait quand même un lieu 'sacré'. Les femmes sont donc enveloppées dans un voile (qui couvre cheveux et bras) + une sorte de jupe qui descend jusqu'aux chevilles, pour pouvoir le visiter.
Vente de jolis objets plus ou moins traditionnels.
Il fait aussi bon boire un thé à la menthe, ou un bosanska kafa (café bosniaque) sous la tonnelle, accompagné pourquoi pas d'un loukoum !