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MÉMORIAL DU GÉNOCIDE DE SREBRENICA

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R453, Potočari, Srebrenica , Bosnie-Herzégovine
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Voici le principal lieu de mémoire de la guerre de Bosnie-Herzégovine (1992-1995) et l’endroit où sont enterrées une partie des victimes du plus important massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le site est officiellement appelé « Centre commémoratif de Srebrenica-Potočari et cimetière des victimes du génocide de 1995 » (Memorijalnom Centru Srebrenica-Potočari Spomen Obilježje i Mezarje za Žrtve Genocida iz 1995. Godine/Меморијалном Центру Сребреница-Поточари Спомен Обиљежје и Мезарје за Жртве Геноцида из 1995. Године). Il est situé dans la zone industrielle de Srebrenica, à Potočari, qui abrita la base des soldats néerlandais de l'ONU de 1994 à 1995. C’est ici que débuta le massacre de 8 372 personnes par les forces serbes de Bosnie, à partir du 11 juillet 1995 et jusqu’au 1er novembre suivant. Pour la très grande majorité des victimes, il s’agissait d’hommes bosniaques de Srebrenica. Le centre a été inauguré le 20 septembre 2003 par Bill Clinton, président des États-Unis au moment des faits (1993-2001). Il est géré par une petite équipe de conservateurs-traducteurs qui sont, pour certains, des survivants des massacres de 1995 et qui effectuent des visites guidées gratuitement sur demande. Du fait de plusieurs profanations commises par des nationalistes serbes, le site est placé sous la surveillance de la police. Il se compose de monuments, d’un grand cimetière, d’un musée et d’un centre de documentation. En face de l’entrée du cimetière, une petite boutique vend la « Fleur de Srebrenica » à onze pétales blancs et au cœur vert : le chiffre 11 en souvenir du 11 juillet, date du début du massacre, le blanc comme symbole de l’innocence des victimes, et le vert en signe d’espoir et de justice.

Monuments. L’entrée du mémorial est marquée par un mur de marbre blanc et de forme demi-circulaire qui porte le prénom, le nom de famille et la date de naissance des 8 372 disparus des massacres recensés à la fin de la guerre. Au centre se trouve un pavillon. Il s’agit d'un musalla, un oratoire couvert de culte musulman destiné au recueillement et à la prière. Ce grand dôme vert abrite un mihrab qui indique la qibla (la direction de La Mecque) et une grande dalle de pierre sur laquelle sont gravés, en arabe et en bosno-croate, les versets 154-156 de la 2e sourate du Coran : « Et ne dites pas de ceux qui sont tués dans le sentier d’Allah qu’ils sont morts. Au contraire ils sont vivants, mais vous en êtes inconscients. Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint : “Certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournerons”. » De part et d'autre du mur circulaire sont installées deux stèles. La plus grande est gravée du chiffre 8 372 suivi de points de suspension, de la phrase « Le nombre de victimes du génocide n'est pas définitif » et de treize communes martyres du conflit bosnien comme Sarajevo, Višegrad ou la ville voisine de Bratunac (4 km au nord). Sur la seconde stèle est inscrite la « prière de Srebrenica » : « Au nom du Dieu de miséricorde, Dieu tout-puissant, que la tristesse se métamorphose en espoir ! Que la vengeance devienne justice ! Que la larme de la mère devienne prière ! Que jamais plus ne se répète Srebrenica ! »

Cimetière. Il est très impressionnant avec ses immenses rangées de nişans blancs, stèles funéraires de style ottoman au nombre d’environ 6 700 actuellement. Créé en 2003, il s'étend à présent sur 350 m vers le nord, progressant au fur et à mesure de la découverte des victimes dissimulées dans une centaine de fosses communes dans la vallée et à travers toute la haute Drina. Chaque 11 juillet, à la date anniversaire du début du massacre de 1995, les nouveaux corps découverts et identifiés au cours de l’année sont inhumés à l’occasion d’une grande cérémonie réunissant environ 30 000 personnes, parmi lesquelles des personnalités politiques nationales et internationales. Le 11 juillet 2022, cinquante nouveaux cercueils couverts d’un drap vert ont été mis en terre. Cinquante nouveaux nişans ont été dressés, portant le nombre de victimes reposant ici à 6 721 cette année-là. Parmi les morts des massacres de 1995, la plus grande partie étaient des hommes et des adolescents à partir de 16 ans. Le plus âgé, Šaha Izmirlić, avait 94 ans, et la plus jeune victime était une fille, Fatima Muhić, un bébé né dans la nuit du 12 au 13 juillet, et exécuté devant sa mère dès le lendemain par les soldats bosno-serbes. Environ 140 autres cercueils attendent à Tuzla, au centre de médecine légale de la Commission internationale pour les personnes disparues. Ils contiennent des dépouilles incomplètes : les familles préfèrent attendre dans l’espoir que d’autres parties des corps soient retrouvées avant l’inhumation. Avec un nombre total de victimes estimé à 8 372, plus d’un millier de corps sont encore à découvrir dans la « vallée de la mort », le long de la Drina. À noter que parmi toutes les sépultures musulmanes, l’une d’elle est catholique. Placée légèrement à l’écart, une stèle porte une croix chrétienne et le nom de Rudolf Hern, un Bosno-Croate de Srebrenica tué à l’âge de 35 ans avec ses amis bosniaques entre le 11 et le 16 juillet 1995.

Musée. Appelé « salle-monument » (Spomen Soba), il est consacré au massacre de 1995 et à l’échec de la communauté internationale, incapable d’empêcher le bain de sang. Très pédagogique et partiellement conçu avec l'Imperial War Museum de Londres, il est situé de l’autre côté de la route, à 400 m à pied du mémorial, mais à 1 km en voiture. Il se trouve dans l'ancienne Fabrika Akumulatora, l’usine de batteries de Potočari. S'étendant sur 120 000 m2, celle-ci servait de caserne (« base Charlie ») au bataillon néerlandais (« Dutchbat ») des casques bleus au moment des massacres et c’est là que commença celui du 11 juillet 1995. Les dessins et graffitis des soldats de l’ONU, parfois jugés obscènes, ont été volontairement conservés pour mieux comprendre le contexte. À travers vingt-six salles sont présentés des objets découverts dans les fosses communes aux côtés de victimes identifiées (briquets, albums photo, clés, étuis à cigarettes, etc.), des témoignages de survivants et de proches des victimes, de nombreuses photos, dont celles du photographe bosnien Tarik Samarah, plusieurs fois récompensé pour son travail entrepris en 2002 sur les massacres de Srebrenica, et aussi une salle de projection où est diffusé Cry from the Grave (Un cri d’outre-tombe). Ce documentaire de 1999 du réalisateur britannique Leslie Woodhead reste la référence sur le sujet. Il reconstitue en 2h30 le déroulé des événements en se basant sur les témoignages des survivants et des casques bleus néerlandais, une séquence tournée au moment les faits en 1995, puis les images de l'exhumation des corps des fosses communes.

Centre de documentation. Depuis 2014, l'ancienne Fabrika Akumulatora abrite le Centre de documentation de Srebrenica. Celui-ci a été créé par l'agence de presse Sense (South East News Service Europe) qui a suivi toutes les activités du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie entre 1998 et 2017. Il accueille une partie des archives du tribunal et montre comment celui-ci a enquêté sur les faits qui se sont déroulés à partir de juillet 1995, comment il a reconstitué le fil des événements, instruit les affaires, en se fondant sur les dépositions des témoins et les éléments présentés durant les procès. À la fin du parcours, un film de 30 minutes est diffusé. Attention, certaines images sont très dures (scène d’exécution).

Marche de la Paix. Cette marche (Marš Mira) est organisée chaque année par des proches des victimes depuis 2005. Sur environ 100 km, elle suit le parcours inverse de la « marche de la mort » au cours de laquelle furent tuées la plupart des victimes de 1995. Le départ se fait le 8 juillet de Nezuk (37 km au sud-est de Tuzla), pour arriver le jour de la grande cérémonie, le 11 juillet, au mémorial. Plus de 10 000 personnes de différents pays participent à l’événement (renseignements : www.marsmira.net).

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MÉMORIAL DU GÉNOCIDE DE SREBRENICA se situe au R453 Potočari , Srebrenica
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