MONUMENT AUX MORTS DE LA KRAJINA
Inauguré en 1961, ce monument blanc et massif (Spomenik Palim Krajišnicima/Споменик Палим Крајишницима) rend hommage aux 64 000 partisans yougoslaves de la Krajina bosnienne (partie occidentale de la Bosnie-Herzégovine) tombés au cours de la Seconde Guerre mondiale. Réalisé par le grand sculpteur Antun Augustinčić (1900-1979), il est placé sur la colline de Banj (ou Šehitluci), à 431 m d’altitude, qui offre un panorama splendide sur la vallée de la Vrbas, Banja Luka et la région. Cette sculpture monumentale de 13 m de hauteur et 24 m de longueur est située à l’emplacement d’un chalet où les représentants communistes des différentes nationalités de Bosnie-Herzégovine prirent la décision de passer à la lutte armée contre les forces de l’Axe le 8 juin 1941, environ un mois après l’invasion allemande des Balkans. Évoquant, de loin, une balle tirée d’un fusil, le monument représente un homme nu brandissant un drapeau, tandis que, sur les côtés, sont figurés les combats et la reconstruction du pays après la guerre.
Une œuvre pionnière. L’œuvre a été conçue par l’un des plus grands artistes de la Yougoslavie socialiste, le Croate Antun Augustinčić, à qui l’on doit des statues équestres en Serbie, en Croatie, en Pologne, mais aussi le Monument de la paix installé devant le siège des Nations unies, à New York, depuis 1954. Le sculpteur a commencé à travailler sur le monument des partisans de la Krajina à partir de 1948 et s’est alors fortement inspiré du courant réaliste socialiste russe. Mais du fait de la rupture entre Tito et Staline cette même année, Augustinčić a été conduit à se démarquer des artistes d’URSS, influençant par sa démarche une nouvelle école yougoslave. Pour réaliser le monument, c’est la prestigieuse pierre blanche de l’île dalmate de Brač, en Croatie, qui a été choisie. Celle-ci a été utilisée pour la construction de monuments aussi célèbres que le palais de Dioclétien, à Split, que la Maison-Blanche, à Washington. Mais elle s’est très mal adaptée au climat hivernal de Banja Luka, à la fois froid et humide. Dès le milieu des années 1960, le monument s’est fissuré, menaçant de s’écrouler. Depuis, plusieurs phases de restauration et de stabilisation de la pierre ont été menées, dont la dernière en 2008. L’effritement semble à présent enrayé. En revanche, l’humidité s’est propagée à l’intérieur, où les fresques réalisées par le grand peintre de Tuzla Ismet Mujezinović (1907-1984) ont été définitivement perdues.
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Avis des membres sur MONUMENT AUX MORTS DE LA KRAJINA
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