GROTTE DJEVOJAČKA

La grotte dite « de la Jeune Fille » (Djevojačka Pećina) est un de ces endroits étranges dont les Balkans semblent avoir le secret : lieu de culte depuis le néolithique, c'est devenu à l’époque ottomane un site de pèlerinage musulman lié au martyr chrétien saint Georges. Profonde de 200 m et facilement accessible par une entrée triangulaire de 10 m de hauteur, la grotte doit son nom à une légende du XVII^e siècle : en voulant prouver son courage, une jeune fille du village voisin de Brateljevići y serait morte de peur en s’y rendant de nuit. Peu après l’entrée, la paroi de gauche porte sur 15 m des gravures qui pourraient remonter à 8 000 ans avant notre ère : des hommes à cheval, trois femmes, une scène de chasse, des chevreuils et des formes triangulaires incorporant des phallus, des hommes ou des points. Plus loin, parmi un champ de stalagmites, des concrétions blanches évoquent la forme d’une stèle où la tradition veut que la jeune fille de la légende repose. Deux tombes ont aussi été récemment installées près de l’entrée, dont l’une portant l’inscription « Djevojaka » (« Jeune fille ») et sur laquelle sont déposés des objets votifs : tapis, foulards et tasbih (rosaires musulmans). Considéré comme un personnage prophétique dans plusieurs textes de l’islam, saint Georges fait ici l’objet d’un pèlerinage auquel participent des dizaines de milliers de femmes bosniaques. Le cycle débute en juillet avec la célébration du prophète Élie, pour atteindre son apogée fin août avec la Kišna Dova (« prière pour la pluie »).