MONUMENT DE LA RÉVOLUTION DE KOZARA

Ce mémorial de la période socialiste (Spomenik Revoluciji/Споменик Револуцији) est dominé par une impressionnante tour en béton brut de style moderniste. Il est installé dans un superbe site naturel du parc national de Kozara, sur la colline de Mrakovica, à 806 m d’altitude. Érigé à partir de 1969 et inauguré par Tito le 10 septembre 1972, le monument rend hommage aux partisans et civils morts durant la Seconde Guerre mondiale au cours de l’offensive de Kozara de l’été 1942. Il s’agit de l’œuvre du sculpteur serbo-croate de Macédoine Dušan Džamonja (1928-2009) à qui l’on doit aussi l’étonnant Monument à la Révolution, à Berek, en Croatie. Le monument de Kozara fut un des plus fréquentés de Yougoslavie, avec plus de 3 millions de visiteurs par an. Il est composé de trois éléments principaux et accueille toujours des cérémonies officielles le 1^er mai, le 9 mai et le 4 juillet.

Tour, mur et musée. L’élément principal est la tour. S’élevant à 33 m de hauteur et d’un diamètre de 8 m, cette structure cylindrique est constituée de 20 ailettes verticales alternant des parties saillantes et renflées. Selon son créateur, les ailettes forment un jeu d’ombre et de lumière. Elles symbolisent à la fois la victoire et la vie (parties saillantes exposées à la lumière) et la mort (parties renflées, à l’ombre) des partisans et de la population. Les ailettes se poursuivent au sol avec 20 barres de béton rayonnant autour de la tour. Celles-ci sont une allégorie de la pression exercée par les forces de l’Axe à Kozara en 1942. Derrière la tour, dans la partie boisée, un mur forme une enceinte de 24 m de longueur sur 6 m de largeur. Il porte une centaine de plaques de bronze sur lesquelles sont inscrits les noms de 9 921 partisans et civils yougoslaves morts durant la bataille de Kozara. Enfin, un musée est abrité dans une structure en béton brut, à mi-pente, 40 m au sud de la tour. Il était à l’origine uniquement consacré à la Seconde Guerre mondiale dans la région. Y sont exposés des armes, des casques et des documents sur les massacres perpétrés par les oustachis et les nazis en 1942. Le lieu est aussi devenu un musée nationaliste serbe : une exposition avec du matériel et des panneaux évoquent la guerre de 1992-1995 en passant sous silence les atrocités commises par les Bosno-Serbes. L’entrée est gardée par un véhicule blindé de fabrication américaine M8 Greyhound et par une pièce d’artillerie qui furent utilisés par les partisans en 1944-1945.