GANDHI SMRITI

Birla House fut la dernière résidence du Mahatma Gandhi et c'est lors de sa promenade du soir dans les jardins qu'il fut assassiné par un fanatique hindouiste le 30 janvier 1948. La maison a été aménagée en musée par le gouvernement indien en 1973. Bien plus intéressant que le musée Gandhi de Raj Ghat, ce musée mérite une visite. L'exposition qui peut parfois sembler anecdotique au regard de l'héritage intellectuel laissé par le Mahatma est une manière de lui rendre hommage et de parcourir avec lui ses derniers pas.

Birla House. Cette maison appartenait à la riche famille Birla du Gujarat que Gandhi côtoyait fréquemment. Elle fut construite en 1928 par Ghanshyamdas Birla, selon un plan en U. Réparties sur deux étages, les douze pièces de cette résidence secondaire virent passer de nombreuses personnalités, dont Gandhi et Sardar Patel, le premier vice-Premier ministre du pays. Elle fut notamment la dernière résidence de Gandhi qui y passa les 144 derniers jours de sa vie. Après sa mort, Jahawarlal Nehru, Premier ministre de l'Inde et ancien compagnon de route de Gandhi, tenta de convaincre Ghanshyamdas Birla de transformer la maison en mémorial. Mais celui-ci refusa d'ouvrir au public une maison où il possédait tant de souvenirs. En 1971, après de longues tractations, le gouvernement indien réussit finalement à racheter la maison à l'héritier de la famille. Il dut débourser 5,4 millions de roupies, ce qui représentait une somme considérable à l'époque. Après des travaux d'aménagement, le musée ouvrit ses portes le 15 août 1973 sous le nom de Gandhi Smriti qui signifie « Commémoration de Gandhi ».

Gandhi Smriti. Le musée abrite une vaste collection de photographies de la vie du Mahatma ainsi que quelques-unes de ses affaires personnelles (sandales, paire de lunettes et canne) présentées dans la chambre qu’il occupait. Cette chambre a été conservée en l'état. Des mises en scène dans des maisons de poupées retracent les événements majeurs de sa vie dans les autres pièces. De sa chambre au jardin, des empreintes marquent ses derniers pas jusqu’au lieu précis de son assassinat symbolisé par la « colonne du martyr ». Gandhi y a été tué par un hindouiste extrêmiste qui n'acceptait pas la partition de l'Inde. Cette symbolique très émouvante laisse aussi entrevoir le grand vide laissé par Gandhi après sa mort. Près de 70 ans après sa mort, les affres de l'indépendance et de la partition ne sont toujours pas digérés partout, comme en témoignent les conflits récurrents au Cachemire ou les soulèvements réguliers des hindouistes du Gujarat.