FUERTE NIEBLA

Au sein de ce fort espagnol historique, la visite se veut instructive, accompagnée d'une foule d'anecdotes. Pour commencer, les 240 soldats étaient répartis dans 4 baraques disposant au total de 120 lits. On pratiquait en effet le système du lit chaud : pendant que le premier contingent dormait, le second gardait le fort et vice-versa. On descend ensuite vers la batterie de canons, composée, pour moitié, de répliques. Les boulets tirés par ces canons pesaient entre 8 et 11 kg. Leur portée pouvait atteindre 700 m. On les appelait les bolas rojas car ils étaient préalablement chauffés au rouge dans l’espoir que l’un d’entre eux atteigne la Sainte-Barbe (le lieu de stockage de la poudre) du navire ennemi et le fasse ainsi exploser directement. Les petites cavités visibles dans la roche servaient d’abris aux soldats. Elles étaient plus petites que la taille d’un homme afin d’obliger les soldats à rester à genoux et à ne pas s’endormir. Les canons du fort ne furent en fait jamais utilisés, car personne n’osait entrer dans cette baie réputée inviolable, personne sauf Cochrane, en 1820… Il est à noter que seuls des Espagnols ont participé à la construction de ces forts. Sur ordre royal, il était interdit d’utiliser de la main-d’œuvre indigène pour éviter toute fuite d’information. Un petit musée très intéressant a été ouvert à l’intérieur des anciens baraquements. Il montre des cartes de la baie, des plans des forts, des uniformes de l’époque, accompagnés de nombreuses explications sur la fabrication des boulets, etc.