CITADELLE LA FERRIÈRE - PARC NATIONAL HISTORIQUE
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Située à 28 km du Cap-Haitien et à 970 m d'altitude, elle est l'œuvre de l'ingénieur haïtien Henri Barré. Appelée aussi la Citadelle Henri Christophe, elle est aujourd'hui classée patrimoine mondial de l'UNESCO au sein du Parc National Historique. Le jeudi saint, des milliers de personnes s'y retrouvent.
La construction de la citadelle La Ferrière débuta en 1804. Elle devait s’intégrer au système général de fortification qui avait pour but de défendre le pays contre un éventuel retour des troupes de Napoléon Bonaparte. On avait choisi de l’édifier à 900 m d’altitude, sur un terrain escarpé, au sommet du Bonnet-à-l’Evêque. Un Haïtien, Henri Barré, en traça les plans, s’inspirant un peu de Vauban (protection mutuelle des bâtiments) et beaucoup du marquis de Montalembert (fortification verticale, concentration de la puissance de feu établie sur plusieurs niveaux). La majeure partie des travaux – de 1806 à 1817 – eut lieu sous le règne du roi Christophe. Environ 200 000 hommes y participèrent dont un bon dixième mourut à la tâche. Le monarque supervisait lui-même la construction et se montrait d’une grande sévérité avec les ouvriers.
A une époque où son pouvoir était contesté, la citadelle lui apparaissait comme un site idéal de repli, capable d’abriter ses soldats et sa cour. Nul doute qu’il voyait aussi dans ce monument un symbole de la nation haïtienne, comme saura si bien l’exprimer, un siècle et demi plus tard, l’écrivain martiniquais Aimé Césaire.
En 1818, la foudre tomba sur la citadelle et le feu se propagea jusqu’aux poudrières, provoquant de gros dégâts. C’est donc dans une forteresse à moitié délabrée que le roi Christophe se suicida, deux ans plus tard, en se tirant une balle d’argent dans la cervelle. Après sa mort, la citadelle tomba peu à peu dans l’abandon. De nombreuses pièces d’armes furent déplacées ou volées tandis que la végétation, au cours des années, gagnait du terrain. En 1979, quand l’Institut du Patrimoine national aidé par le PNUD et l’UNESCO décidèrent de restaurer la citadelle, il ne restait plus que cent soixante-deux canons sur trois cent soixante-cinq. Une dizaine d’années fut nécessaire pour mener à bien ce gigantesque projet qui, à un siècle et demi de distance, semblait donner raison au roi Christophe ou, tout au moins, à sa devise : Je renais de mes cendres.
Notons par ailleurs que la citadelle recèle en ses murs l'une des plus vastes collections de canons au monde : de toutes tailles et conçus principalement en Europe, les mortiers et autres bombardes de la galerie consacrée à l'artillerie du roi Christophe est impressionnante !
A Lire : La citadelle, la grande batterie des Caraïbes, Monuments à l’indépendance d’un peuple, deux brochures rédigées par Mme Yvelt et M. de Bazelaire, Decker, Delatour, Lubin, Mangones, et Neuville, publiées conjointement par l’ISPAN, l’UNESCO et le PNUD.
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