GRAND BAZAR DE TÉHÉRAN
Lâchez les plans et suivez vos envies ! Voilà la meilleure façon d’explorer le bazar de Téhéran. Au gré des allées, des panneaux suspendus traduits en anglais vous aideront à vous repérer. Commencez par l’une de ses grandes allées : le Bazar-e Bozorg ou le Bazar-e Kafashha. A partir de là, aventurez-vous dans le dédale des ruelles : épices, textiles, tapis, artisanat, joaillerie, fruits et légumes, poissons séchés, coussins, balais, produits ménagers, fers-blancs ou encore pneus… Véritable ville dans la ville, ses allées commerçantes sont imbriquées dans l’immense quartier historique composé de maisons basses. Bref, le bazar comme on se l’imagine en Europe ! Des tourniquets à l’entrée empêchent les véhicules à moteur de pénétrer à l’intérieur. Les marchandises sont transportées sur des chariots à bras. Evitez l’après-midi du jeudi et la journée du vendredi, le bazar est alors désert et s’apparente à une ville fantôme. Près de 300 000 personnes y travaillent et 600 000 s’y rendent quotidiennement. Ce bazar, loin d’être une réussite architecturale, a poussé de manière anarchique. Une douzaine de mosquées (dont celles de l’Imam et du Vendredi), plusieurs auberges, quelques banques et même une station de pompiers y ont pignon sur rue. Généralement regroupées par activité, une allée est le plus souvent réservée à un métier. Les marchands de tapis occupent ainsi une cinquantaine de ruelles comprenant chacune 50 boutiques, d’autres regroupent les bijoutiers-orfèvres ou les chaudronniers travaillant le cuivre. Acteur traditionnellement central de la vie économique et sociale en Iran – il détiendrait selon les estimations 8 % de l’économie, le bazar est plus qu’un simple marché. Sorte de vaste bourse informelle, les prix des principales marchandises y sont déterminés sur place. La très conservatrice et puissante Association islamique du bazar rassemble ainsi l’ensemble des professions du commerce traditionnel du pays. Pour la plupart conservateurs et favorables au maintien de la tradition, les commerçants ou bazari restent proches du pouvoir religieux. L’ensemble des villes du pays sont d’ailleurs organisées selon le schéma concentrique urbain suivant : mosquée, bazar et centre de décision politique. Les bazari ont ainsi participé à plusieurs mouvements sociaux d’ampleur. A l’origine des premières manifestations en 1906, dont la révolution constitutionnelle découle directement, ils prendront également la tête du mouvement de nationalisation du pétrole. Néanmoins, le Bazar ne prend position que dans les moments graves. Il soutiendra la révolution islamique en 1979 et obtiendra le départ du dernier shah d’Iran, appuiera le candidat conservateur Nouri en 1997 contre Khatami, dénoncera les manifestations étudiantes de juillet 1999. Depuis la Révolution islamique, le Bazar, traditionnellement fief des conservateurs, a fait bloc avec le régime, il « veille à la défense des fondements de la République islamique et lutte contre le relâchement des mœurs ». Aujourd’hui, les commerçants de l’immense bazar de Téhéran, souvent très riches, s’orientent néanmoins vers plus d’ouverture. Cependant, leur influence politique décline au profit de nouvelles structures commerciales, d’une nouvelle génération d’entrepreneurs et de l’Université. L’Etat, quant à lui, monopolise toujours 80 % des richesses nationales.
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Avis des membres sur GRAND BAZAR DE TÉHÉRAN
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
Quelques petits restos pour bien manger sur le pouce aux entrées du bazar où vous trouverez quelqu'un pour discuter de tout.
Je recherche une photo pour ma petite fille.
Ou un texte d'explication.
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