Autour du rond-point central de la ville, les touristes furètent parmi les nombreux magasins de marchands de tapis. Les regards passent rapidement sur les vieilles maisons de pisé et s'arrêtent à peine sur l'une des plus vieilles mosquées du pays : à Nain ont vient surtout pour admirer les tapis parmi les plus beaux du pays. Un chiffre suffit à dire l'essentiel : un million de nœuds au mètre carré ! C'est dire la finesse de l'ouvrage. Pour les amateurs, Nain est donc une étape essentielle de la découverte de l'Iran.Une position stratégiqueSituée au centre de l’Iran, à mi-chemin entre Ispahan et Yazd, la vieille ville de Naïn fut longtemps un carrefour important sur la Route de la Soie. Les caravanes y faisaient une dernière étape avant de rejoindre l'un ou l'autre des grands bazars de la voie royale perse. Les ruines des fortifications sassanides témoignent de la longue histoire de la ville et de son importance stratégique et commerciale. À la pointe du Dasht e-Kevir, le grand désert iranien, l'urbanisme ne s'est développé à Nain que grâce aux qanats et aux citernes qui permettaient à la population de toujours avoir de bonnes réserves en eau et de pouvoir ravitailler les caravanes. L'importance de la ville de Nain n'est pas uniquement historique, elle est aussi architecturale, et plusieurs monuments notables permettent d'en prendre la mesure au centre de la ville.Des tapis mais pas que celaNe vous étonnez pas lors de votre balade de la ferveur de la population. Nain abrite un bel ensemble de tours du vent et l'une des plus anciennes mosquées du pays. Les éléments les plus anciens de cette célèbre mosquée remontent à la première moitié du Xe siècle. Caractéristique notable, la cour intérieure, de style abbasside, est ceinturée d’arcades sans iwan. Seules quatre mosquées « primitives » de ce type sont encore accessibles en Iran. Parmi les points forts de la visite notez le remarquable mihrab au décor extrêmement original datant de 940. Admirez aussi le beau minbar (chaire pour la prière) de bois sculpté du XIVe siècle et sur l'extraordinaire finesse des décorations tout autour. Attardez-vous enfin sur la décoration de stuc, innovante à l’époque, mêlant motifs géométriques et floraux obtenus grâce à aux séquences d'agencement des briques. Noter surtout les belles calligraphies. Dans la cour, vous remarquerez d'étranges pierres blanches. Il s'agit en fait d'albâtre, dont les propriétés permettent de laisser passer la lumière et d'éclairer le sous-sol complet sous la mosquée. Ce sous-sol servait à accueillir les fidèles en hiver, lorsque le froid rendait les prières impossibles dans la cour extérieure. En ressortant de celle-ci, vous n'aurez que quelques pas à faire pour avoir un aperçu de la vieille ville de Nain et de ses origines abbassides. Une profonde restauration a été engagée depuis le début des années 2000 pour sauver la vieille ville, massée autour de sa citadelle. On voyage dans le temps en suivant les ruelles bordées de mur en pisé et on reste pantois d'admiration devant les gigantesques citernes et autres glacières qui permettaient de conserver les réserves d'eau et de nourriture à l'abri des fortes chaleurs.La maison du gouverneurReprésentative des belles demeures séfévides, la maison du gouverneur, située face à la mosquée du vendredi, consiste en un vaste ensemble articulé autour d’une cour rectangulaire rafraîchie par l’eau d’un bassin. La ventilation d’été par badgir (tour du vent) est doublée en hiver d’un système de chaudières installé au sous-sol et générateur d’air chaud. Notez la richesse des décorations de stuc sur les façades de la cour intérieure et les élégants moucharabiehs. D’anciennes et discrètes peintures murales aux tons beige brun apparaissent aussi par endroits. La visite vaut surtout pour la maison, car l'exposition historique n'est pas des plus captivantes, mais on pourra y voir un gentil capharnaüm où se mêlent vieilles armures, services de vaisselles, ateliers de tisserands et autres trouvailles archéologiques.Un quartier disparuC'est plus au nord de la Vieille ville, dans le quartier de Mohammadiyeh, que s'élevait la première ville de Naïn, autour d'une citadelle dont ne reste que des ruines. Mais la visite n'en est pas moins intéressante. De nombreux ateliers ont subsisté, dans les anciennes habitations troglodytiques épargnées par les musulmans. Point de tapis à rechercher ici, ces ateliers sont spécialisés dans le tissage des poils de chameau afin de réaliser les grandes toges brunes que portent les mollahs à travers tout le pays. Ces toges avaient d'excellentes propriétés isolantes mais ont été malheureusement remplacées de plus en plus souvent par le coton, moins coûteux et moins long à produire. Certains ateliers, pour faire face à la crise de la demande, commencent une prudente reconversion vers d'autres types de produits – les souvenirs touristiques en premier lieu, mais également les kilims. Une visite sera l'occasion de faire une belle rencontre avec des artisans perpétuant un beau savoir-faire.Une tradition ancestraleNain demeure l’une des références du pays pour le commerce des tapis traditionnels, tissés en famille ou dans des ateliers situés à l'entrée de la ville, au sous-sol de vieilles bâtisses. Une fois sur place, n’hésitez pas à vous perdre dans le dédale de ses ruelles anciennes et couvertes, destinées autrefois à protéger les habitants d’attaques extérieures. Vous pourrez vous rendre compte du travail que demande la fabrication d'un tapis naïn, mais n'aurez certainement pas le plaisir d'en acquérir un : le plus gros de la production est commandée ou préemptée par les négociants qui les réservent pour l'export. Mais qui sait, vous aurez peut-être la chance de tomber sur une bonne affaire !Le must du tapisQu'est-ce qui forge au naïn une telle réputation à travers le monde ? C'est bien souvent la densité et la qualité du nouage. Le fil utilisé est d'une extrême finesse, ce qui permet de faire jusqu'à un million de nœuds au mètre carré, garantissant au tapis à la fois une solidité à toute épreuve mais aussi une délicatesse dans les décorations et une importante variété de couleurs. La solidité de l'ensemble, malgré la finesse des fils, est assurée par la qualité du textile utilisé, bien souvent de la soie, intégralement ou en partie. Les tapis naïn sont donc taillés pour durer et se transmettent bien souvent de génération en génération.Les tapis naïn sont également très réputés pour la qualité de leurs décorations, systématiquement agencées autour d'un médaillon central et déclinant de longs arabesques et entrelacs vers le périmètre du tapis. Les motifs floraux ou végétaux sont souvent très représentés sur les tapis naïn, créant des variétés de couleurs chatoyantes dont l'intensité varie au gré de l'inclinaison de la lumière.Trouver le bon laPour pousser plus loin votre connaissance des tapis naïn, sachez que leur trame est de qualité variable, que l'on définit par le nombre de la, terme persan donnant le nombre de couches de fils qui constituent chacun des fils de la trame. On trouve des tapis à 4, 6, 8 ou 9 la. Le critère à retenir est que plus le nombre de la est petit, plus la qualité du tapis est supérieure. Vous pouvez très aisément compter vous-même le nombre de la en détaillant les franges du tapis : si vous comptez tel nombre de fils sur une frange, divisez ce nombre par deux pour obtenir le la. Une frange à quatre fils correspond à un tapis à 2 la, soit un tapis de la plus haute qualité. Car plus le nombre de la est petit, plus le tapis sera finement noué. Un tapis à 2 la correspond à 1 million de nœuds au mètre carré au minimum.

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