La ville sainte parmi les saintes pour les Chiites. Sur le parvis de la gare, attraper un taxi s’avère être une épreuve amusante. Ici, le fonctionnement est très particulier. Dans une petite cabine ronde, un homme crie des numéros dans son micro. Le jeu consiste à en saisir un et ensuite à retrouver le chauffeur de taxi muni du même numéro ! Ce principe se retrouve également à la gare routière de Machhad. Dès les premiers instants dans la ville, on mesure son importance. Après les étendues désertiques traversées, il est surprenant de trouver un centre de vie si actif. Les rues ressemblent plutôt à des boulevards, une impression de grandeur demeure à travers la cité, notamment à la vision de l’impressionnant complexe religieux de l’imam Reza. Dans les magasins, derrière le comptoir des hôtels, dans les restaurants, une mixité culturelle et ethnique prédomine. Etendue dans une vaste plaine ouverte aux hivers rudes et aux étés relativement frais, la grande ville sainte des Chiites, capitale de la province du Khorassan razavi peuplée de 2,8 millions d’habitants (banlieue incluse), constitue la deuxième agglomération du pays après Téhéran. Située à proximité du Turkménistan et de l’Afghanistan, elle tirera profit du passage des routes caravanières reliant les plaines d’Asie centrale, à l’Inde, à la Chine, au golfe Persique et à la mer d’Oman. A la mort en 817 d’Ali Reza, huitième imam des chiites et petit-fils du Prophète, son mausolée devient rapidement le plus célèbre des lieux saints de l’Iran islamisé, attirant des pèlerins de l’ensemble du monde musulman chiite, du Pakistan au Proche-Orient. Chaque année, plus de 20 millions de pèlerins pénètrent ainsi au cœur du périmètre sacré, Iraniens, Arabes, Pakistanais et Indiens confondus. La montée en puissance du pèlerinage a stimulé le développement de la cité. Ville pieuse et moderne, Machhad surprend cependant et détonne largement par rapport à l’atmosphère plus provinciale de Qom, l'autre centre de pélérinage d'Iran, au sud de Téhéran. Capitale administrative et économique de l’Iran du Nord-Est, c’est également l’un des grands pôles industriels du pays. Depuis la Révolution islamique, les richissimes fondations religieuses et agroalimentaires ont en effet massivement investi dans les infrastructures routières, ferroviaires et immobilières. Côté bazar, le premier étage est consacré aux boutiques de turquoise. Les provinces du Khorassan sont en effet connues pour la qualité de leurs pierres. La joaillerie constituait traditionnellement une part importante du travail de l’argentier et de l’orfèvre. Si les lourds bijoux incrustés de pierres semi-précieuses des tribus turkmènes sont devenus plus rares aujourd’hui, le marché de l’or reste florissant. Attardez-vous également sur les polisseurs et les tailleurs à l’œuvre. Sans oublier, naturellement, l’artisanat religieux destiné aux pèlerins, principale source de revenus de la ville. Outre les objets clinquants, jeter un œil aux tapis, aux magnifiques tissus, ou encore aux produits agricoles comme le miel, la noix ou le safran très bon marché sur place.HistoireSi la région jouait déjà un rôle important dans la Perse ancienne, c’est à l’époque islamique que le Khorassan connaît le plus grand rayonnement, grâce aux brillants centres culturels que sont Nishapur, Tus, Merv (Turkménistan), Herat (Afghanistan) et Balkh (Bactriane), ruinés tour à tour par les invasions. C’est d’ailleurs à Balkh qu’Alexandre épousa la fille de Darius. La réputation de Machhad tient au départ au martyre, en 817 de l’ère chrétienne, du huitième imam des Chiites. A l’époque du califat abbasside, la commune n’est qu’un petit village du nom de Sanabad. Le grand calife Harun al-Rashid, avant sa mort à Tus en 809, divise l’Empire abbasside entre chacun de ses fils. Par calcul politique, l’un de ses fils, al-Mamun, choisit à son tour pour héritier le huitième imam des Chiites, Ali Reza. En 816, ce dernier doit rejoindre al-Mamun dans sa capitale Merv, l’actuelle Mary, au Turkménistan. Lors d’une halte dans le village de Sanabad, l’imam Ali Reza meurt subitement après un repas avant d’être inhumé à Tus aux côtés de son propre père, Harun al-Rashid. Rapidement, la rumeur d’un empoisonnement d’Ali Reza par le calife circule. La tombe de l’infortuné imam, appelée Machhad (« lieu de martyre »), draîne alors nombre de pèlerins chiites après Najaf et Kerbala, situés en Irak. En 944, le mausolée sera détruit par le fondateur de la dynastie des Ghaznavides, Saboktagin, un sunnite fervent. Son fils, Mahmud, reconstruit néanmoins le tombeau en 1009. Au XIIIe siècle, la ville et le mausolée sont endommagés par les raids des nomades turkmènes, mais Machhad parvient à se relever et s’impose au XVe siècle comme la capitale du Khorassan. Le mausolée prend un nouvel essor durant les périodes ilkhanide (du XIIIe à la fin du XIVe siècle) et timouride (XVe siècle). Après la destruction de Tus en 1390 par un fils de Tamerlan, Machhad supplante les autres cités de la région. Le successeur de Tamerlan, Shah Rokh (1405-1447), agrandit le mausolée, et son épouse, Gohar Shad (Gowharshad) y fait adjoindre une mosquée. Les cours anciennes et les minarets sont embellis, un nouvel iwan septentrional est ajouté et les coupoles sont recouvertes de feuilles d’or. A la fin du XVe siècle, le mausolée accueille trois écoles coraniques et peut s’enorgueillir d’un remarquable travail d’orfèvrerie.L’avènement des Safavides (1501-1722), qui imposent le chiisme comme religion d’Etat au sein de l’Empire perse, s’avère encore plus favorable au développement de Machhad. La ville devient, avec Qom, l’un des principaux centres religieux du pays. La région souffre néanmoins à la fin du XVIe et au début du XVIIIe siècle des incursions des Ouzbeks qui, en 1605, volent les briques d’or de la coupole du mausolée. Shah Abbas Ier (1588-1629) fait recouvrir le mausolée de nouvelles briques d’or et ajouter les faïences de manière à rivaliser avec La Mecque, Kerbala et Najaf, alors situées en territoire ennemi, sous domination ottomane sunnite. A la suite du grand tremblement de terre de 1680, la coupole est à nouveau endommagée avant d’être brillamment restaurée. Bien que sunnite, Nadir Shah (1736-1747), qui chassera les envahisseurs afghans et étendra encore les frontières l’Empire perse, fait de Machhad sa capitale en 1736 ; ses descendants y régneront jusqu’en 1796.

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