LENE VOIGT (1891-1962)

La plus célèbre écrivaine saxonne, c'est elle, Lene Voigt (Hélène Wagner de son nom de jeune fille), née le 2 mai 1891 à Leipzig. Elle commença à écrire ses premiers poèmes dès l'âge de 15 ans, contrecarrant en secret les projets de sa mère qui la voyait plutôt travailler dans un jardin d'enfants. Etudes de puériculture qu'elle suivit d'ailleurs jusqu'en 1910, avant de se lancer dans un apprentissage de libraire puis de trouver un poste au sein de la maison d'édition Teubner. En 1914, elle épousa le musicien Friedrich Otto Voigt, avec qui elle eut un fils, Alfred, qui mourra très jeune. Dans les années 1920, elle devient écrivaine à part entière, publia des textes dans le Neuen Leipziger Zeitung, dans la Rote Fahne, ainsi que dans le journal satirique Der Drache. Lene Voigt devint véritablement populaire à partir de 1925, avec ses œuvres intitulées Säk'sche Balladen et Säk'sche Glassigern, dans lesquelles elles réinterprétait avec humour des classiques de la littérature allemande dans un dialecte typiquement saxon. En 1933, elle publia le recueil de poèmes L'Odyssée saxonne, puis un an plus tard le roman Vom PleiBen Strand nach Helgoland. Une période très difficile s'ensuivit, durant laquelle elle fut persécutée par les nazis et contrainte à poser la plume... En 1940, elle revient à Leipzig après avoir séjourné entre Brême, Berlin et Munich. Toujours empêchée de publier, elle est admise à plusieurs reprises dans des établissements psychiatriques pour soigner la dépression puis la schizophrénie qui la rongent. Un internement qui durera en définitive jusqu'à sa mort en 1962, et sur lequel la femme de lettres essaiera malgré tout de positiver en posant son regard sur la prise en charge des maladies psychiatriques.