TOMBEAUX SAADIENS
Véritable sanctuaire de grandeur, d'histoire épique, et de larmes gravées dans la pierre à la mémoire des rois saadiens.
Les mausolées des princes de la dynastie saadienne, qui a régné sur Marrakech et le Maroc pendant 125 ans, sont rassemblés à la fin du XVIe siècle par Ahmed le Doré. Ils doivent embellir la koubba où reposent les dépouilles de son père, Moulay Abdallah, de son grand-père, Mohammed ech-Cheikh, fondateur de la dynastie saadienne, ainsi que du sultan marinide Abou el-Hassan, inhumé en ces lieux en 1359. Cette nécropole constitue l'unique vestige de la grandeur d'une dynastie dont l'attachement au développement des arts et des relations diplomatiques avec le reste du monde valut à Marrakech une partie de sa renommée au-delà des mers. Ahmed el-Mansour, à qui la ville doit déjà la construction du palais El Badi, veut faire de ces mausolées les chefs-d'œuvre de l'art marrakchi. Parés de damiers de zelliges multicolores, bordés d'arabesques, voûtés de stalactites de stuc et ornés de marbre d'Italie, ces tombeaux sont d'une telle beauté que lorsque Marrakech tombe entre les mains des Alaouites, en 1654, le sultan Moulay Ismaïl, pourtant enclin à raser tout ce qui évoquait le faste de ses prédécesseurs, n'ose pas y toucher. Il décide seulement de les entourer d'une enceinte où seuls quelques fidèles pourront pénétrer par une porte dérobée, située dans la mosquée de la Kasbah. L'existence de cette nécropole n'a été révélée au public qu'en 1917. Un couloir d'accès est percé à côté de la mosquée afin de permettre aux non-musulmans d'admirer cet ensemble architectural en parfait état de conservation où reposent 66 membres de cette illustre dynastie. Juste après l'entrée, se trouve la salle de prière qui, à l'origine, n'était pas destinée à recevoir des tombes. On découvre un bel oratoire divisé en trois nefs par quatre colonnes de marbre blanc. À gauche, le mihrab est enchâssé dans un décor raffiné. En face, une belle porte donne accès à la grande salle funéraire, également appelée la salle des Rois. C'est au centre de cette salle que repose Ahmed le Doré, mort de la peste à Fès en 1603. 12 colonnes de marbre de Carrare soutiennent la superbe coupole en bois de cèdre sculpté et parsemé d'or. Autour de lui, reposent les membres de sa famille et 3 de ses successeurs. Sur la droite, la salle des Princes contient les tombes des enfants. Dans le jardin, reposent les concubines et l'entourage. La cour, où se trouvent les tombes des serviteurs de la dynastie, vous mène à un second mausolée, couvert de tuiles vernissées vertes, et dédié à Lalla Messaouda, la mère de Ahmed le Doré, qui fut inhumée ici en 1591 dans un sarcophage de marbre blanc sculpté.
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