LA PALMERAIE

La Palmeraie est perçue aujourd’hui comme étant une zone de luxe, comptant de somptueux hôtels, des résidences de standing et plusieurs terrains de golf. Elle était autrefois le fleuron de Marrakech, une véritable oasis de verdure au contraste saisissant avec les teintes ocres et rouges de la ville impériale. S’il ne reste plus grand-chose de la luxuriante végétation s’étendant jadis au pied de la cité, la visite conserve encore un charme certain et offre de très belles vues, surtout, au coucher du soleil. 150 000 palmiers peuplent encore les 13 000 hectares de la palmeraie, mais de façon très clairsemée, entre les cultures de produits maraîchers, de blé, d’orge ou de maïs et les enclos aux murs de pisé. Autrefois, la palmeraie était alimentée en eau par le système des khettaras, une ingénieuse technique d’origine perse. Ces puits à ciel ouvert, reliés entre eux par des kilomètres de canalisations, amenaient l’eau de la nappe phréatique à fleur de sol, sur une pente douce patiemment creusée par des milliers de puisatiers jusqu’aux montagnes voisines. Le système fut inauguré par les sultans almoravides, fondateurs de Marrakech et de la palmeraie. S’il fonctionnait tant bien que mal au XI^e siècle, il est plus qu’aléatoire aujourd’hui et la plupart des 350 khettaras qui ont subsisté sont actuellement asséchées à plus de 80 %. Face au stress hydrique, l’irrigation est aujourd’hui devenue un problème majeur et cela est visible. Une association, l’Observatoire de la Palmeraie, créée en 2006, continue d'œuvrer pour sauvegarder, assurer la pérennité et le rayonnement de la Palmeraie, reconstituer les peuplements végétaux et sauvegarder la biodiversité.
La manière la plus agréable de visiter la Palmeraie (et la plus romantique) est de s’y rendre en calèche, en fin d’après-midi. Deux heures seront suffisantes pour faire le trajet qui sépare Jemaâ el Fna de l’hôtel Palmeraie Golf Palace par exemple, et se promener dans l’ambiance toujours mystique des palmiers. Si vous disposez de moins de temps, les chauffeurs de taxi vous proposent un plus petit circuit dont le tarif est affiché sur leur pare-brise. Il est d’ailleurs balisé afin de préserver le site. Le printemps est propice à l’observation d’oiseaux migrateurs, telles les cigognes descendues de leurs perchoirs, qui viennent se nourrir ou passer la nuit près des réserves d’eau de certains golfs. Sur place, vous pouvez aussi opter pour un tour à dos de chameau, pour une bouffée d’oxygène et répondre à votre âme d’aventurier entre nature et désert environnants !