STADE DU PREMIER MAI

La Corée du Nord habitue les visiteurs à tous les superlatifs. Encore une fois, la démonstration de force du régime dictatorial s’est traduite par un monument imposant : un stade pouvant accueillir officiellement 150 000 visiteurs sur près de 207 000 km². Bien qu'en réalité le stade ne puisse accueillir que 100 000 ou 110 000 personnes selon les sources, c'est sans conteste le plus grand du monde. Construit sur l'île Rungra au milieu du fleuve, l’architecture très contemporaine s’inspire d’une fleur de magnolia.

Quand la Corée du Sud a été sélectionnée pour l’organisation des Jeux olympiques de 1988, le régime totalitaire a tout mis en œuvre pour se positionner comme le gouvernement coréen légitime. C'est dans le cadre de ces manœuvres que de grands projets architecturaux ont vu le jour, dont le stade du Premier Mai ; ils ont notamment permis au pays de devenir l’hôte du 13^e festival de la Jeunesse et des Étudiants en 1989. L’enceinte est aujourd’hui connue pour organiser les spectacles de masse Arirang mettant en scène autant d’artistes que de spectateurs. Tout comme le stade Kim Il-sung, le stade n’est pas toujours sur les itinéraires : ne pas hésiter à demander aux guides, une fois sur place, s’il est possible d’arranger une visite des lieux. Le stade a été longuement rénové et a rouvert en 2015.

Faits marquants

Le stade a connu son heure de gloire en 1995 en accueillant le plus grand événement de lutte professionnelle jamais organisé (avec l'aide d'une fédération américaine de catch et du New Japan Pro-Wrestling). S'étendant sur deux jours, les 28 et 29 avril 1995, la compétition a attiré entre 150 000 et 190 000 spectateurs selon les autorités locales. Il n'a été diffusé en Amérique du Nord que le 4 août 1995.

A la fin des années 1990, plusieurs généraux commanditaires d'un attentant visant à assassiner Kim Jong-il y ont été brûlés vifs comme punition - et pour l'exemple...

En 2000, Madeleine Albright, secrétaire d'État des États-Unis sous le président Bill Clinton s'est rendue dans le stade sur invitation du président nord-coréen Kim Jong-il.

Lors du sommet inter-coréen de septembre 2018 à Pyongyang, le président sud-coréen Moon Jae-in y a prononcé un discours avec le président Kim Jong-un devant 150 000 spectateurs nord-coréens.